Le Tadjikistan lance une campagne vaccinale ambitieuse contre le papillomavirus, marquant une avancée majeure dans la prévention des cancers féminins en Asie centrale.

Au Tadjikistan, la vaccination contre le papillomavirus démarrera le 1er octobre 2025

Le 15 août 2025, les autorités du Tadjikistan ont annoncé le lancement d’une campagne nationale inédite de vaccination contre le papillomavirus. Cette opération de santé publique débutera officiellement le 1er octobre 2025 et s’étendra sur tout le mois. Pour la première fois, les filles âgées de 10 à 14 ans seront immunisées contre ce virus sexuellement transmissible à l’origine de cancers, notamment du col de l’utérus.

Le ministère de la Santé du Tadjikistan, en collaboration étroite avec l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), supervisera le déploiement de cette campagne. Le vaccin retenu est le Gardasil, produit par le laboratoire américain Merck & Co. Il protège contre les souches 6, 11, 16 et 18, ces deux dernières étant responsables de plus de 70% des cancers du col utérin.

Tadjikistan : une campagne pionnière contre le papillomavirus

La campagne s’articule autour d’un objectif clair : réduire l’incidence des cancers liés au HPV (Human Papillomavirus). Gratuite, elle se déroulera dans les écoles et centres de santé publique à travers tout le pays. Les filles concernées recevront deux doses du vaccin à plusieurs mois d’intervalle, selon les recommandations internationales.

Un aspect notable : la sensibilisation. Une large action d’information sera menée, y compris par le Comité des affaires religieuses, de la tradition et des cérémonies nationales, afin de lever les résistances sociales et renforcer l’adhésion. Une commission nationale, placée sous la responsabilité du vice-Premier ministre, garantira la coordination des efforts entre les différentes institutions.

À terme, les autorités prévoient une intégration annuelle du vaccin dans le calendrier vaccinal pour toutes les jeunes filles atteignant l’âge de 10 ans. Ce changement structurel ambitionne de couvrir plus de 95% de la population cible d’ici 2027, une dynamique saluée par les acteurs sanitaires internationaux.

Le Kazakhstan, pionnier d’Asie centrale contre le papillomavirus

Cette stratégie n’est pas une première dans la région. Le Kazakhstan, pays voisin et moteur économique de l’Asie centrale, a lancé sa propre campagne de vaccination anti-HPV dès le 17 septembre 2024. Les filles de 11 à 13 ans sont ciblées via une administration gratuite en milieu scolaire, accompagnée d’une communication forte à destination des parents.
Les résultats sont tangibles. Selon le ministère de la Santé du Kazakhstan, près de 140.000 enfants ont été vaccinés lors du premier cycle. Ce chiffre, représentant 45 % de la population visée, a été atteint en seulement quelques mois. Le vaccin utilisé est également Gardasil, dans un schéma à deux doses.

Les raisons de cette mobilisation sont sans équivoque. Chaque année, le Kazakhstan enregistre environ 1.900 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et plus de 600 décès. L’enjeu est vital. Plus de 70% des cas sont directement liés aux souches 16 et 18 du virus.

Une stratégie élargie : vers la vaccination des garçons

Autre indicateur fort de l’engagement du Kazakhstan : dès 2026, les garçons seront à leur tour vaccinés contre le papillomavirus. L’annonce, faite le 26 juin 2025 par le vice-ministre de la Santé Timur Sultangaziyev, marque un tournant dans la prise en compte de la dimension genrée des infections HPV. « Cette mesure permettra de mieux protéger toute la population, hommes et femmes, contre les cancers induits par le papillomavirus, notamment ceux de l’anus, du pénis ou de la gorge », a-t-il déclaré.

Le Tadjikistan, pour l’heure, ne prévoit pas l’élargissement immédiat à la population masculine. Mais les responsables sanitaires n’excluent pas cette option, selon les résultats obtenus et la réponse de la population à la première phase.

Illustration www.freepik.com.