Un entraînement en altitude, mené dans le plus grand secret tactique, vient d’unir les forces spéciales tadjikes et pakistanaises sur un terrain où l’air se raréfie, mais pas la détermination.
Tadjikistan-Pakistan : une coordination rapprochée sur fond de menaces partagées
Du 4 au 9 août 2025, le Tadjikistan et le Pakistan ont conduit des exercices militaires conjoints baptisés « Dosti-II » (« Amitié 2025 »). Ces manœuvres, tenues sur le polygone de Fakhrobod dans le garnison de Khatlon, visaient à accroître la capacité opérationnelle des forces dans un contexte régional où les menaces transfrontalières se multiplient.
Ces exercices militaires ont mobilisé environ cent militaires issus des forces spéciales, des troupes aéroportées et de l’infanterie des deux pays.
Le ministère de la Défense tadjik a rappelé le contexte : « En ces temps où les risques de terrorisme international, d’extrémisme, de trafic illicite de stupéfiants et d’autres menaces indésirables augmentent, la tenue de l’exercice antiterroriste conjoint ‘Amitié-2025’ entre deux pays frères est jugée importante et opportune ».
Cette coopération s’inscrit dans un partenariat militaire renforcé depuis 2024, notamment après la visite officielle du Premier ministre pakistanais à Douchanbé.
Montée en puissance des forces spéciales et aéroportées
Sur le terrain escarpé du Fakhrobod, deux équipes du Light Commando Battalion pakistanais ont opéré aux côtés de quatre équipes des forces spéciales tadjikes. Selon l’Inter-Services Public Relations (ISPR) pakistanais, « les troupes ont fait preuve des plus hauts standards de professionnalisme ».
Les scénarios comprenaient :
– assauts coordonnés contre des positions simulées en montagne ;
– exercices de résistance physique et psychologique prolongée ;
– et simulations d’engagement en milieu urbain en altitude.
Le ministère de la Défense du Tadjikistan a décrit l’opération comme « une base pour affûter les compétences de terrain, renforcer l’endurance physique et mentale, organiser la coordination et l’échange d’expériences ».
Les objectifs ont été atteints :
– formation opérationnelle : mise en pratique de tactiques antiterroristes modernes et emploi d’armement avancé ;
– diplomatie militaire : consolidation des liens bilatéraux par la coopération sur le terrain ;
– reconnaissance officielle : remise de médailles, certificats d’honneur et cadeaux commémoratifs aux soldats distingués.
En six jours, « Dosti-II » a dépassé la simple portée tactique. Il a consolidé un partenariat stratégique, amélioré l’interopérabilité et projeté une image d’unités prêtes à opérer ensemble dans les environnements les plus exigeants. Dans un contexte où la sécurité régionale reste fragile, ce type d’initiative apparaît comme un levier essentiel de stabilité.