L’Ouzbékistan vient de faire entrer en vigueur une réforme majeure du droit du travail. À compter du 1er septembre 2025, les employeurs ne seront plus dans l’obligation d’embaucher les personnes qui leur sont adressées par les Centres de l’emploi.
Ouzbékistan : fin des sanctions pour refus d’embauche
C’est une petite révolution dans les relations de travail en Ouzbékistan : au 1er septembre 2025, la décision de recruter ou non un candidat relèvera de l’appréciation de l’employeur, et non plus du Centre de l’emploi. L’objectif affiché est de fluidifier les processus de recrutement tout en préservant les garanties minimales prévues par le Code du travail.
Jusqu’à présent, refuser un candidat recommandé par un Centre de l’emploi exposait une entreprise à des sanctions administratives si elle n’apportait pas de justification conforme à la loi. Avec le décret présidentiel du 4 août 2025 sur « les mesures d’amélioration des relations de travail et de formation professionnelle », cette contrainte disparaît.
« Nous annulons la responsabilité administrative pour non-présentation d’informations sur les postes vacants et créons une plateforme électronique intermédiaire, gérée par une équipe spécialisée », a fait savoir le ministère de l’Emploi et des Relations de travail.
Une plateforme pilote pour remplacer l’obligation
Dès septembre 2025, une plateforme en ligne sera testée à Tachkent. Les employeurs y publieront leurs offres, les candidats déposeront leurs CV, et des agents du ministère feront un premier tri avant de proposer les profils jugés pertinents. Libre à l’entreprise d’accepter ou non. L’objectif est clair : remplacer la contrainte par un outil incitatif, réduire les frictions, et répondre à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, qui concerne 45% des entreprises selon les données officielles.
Quotas revus pour les catégories vulnérables
À partir du 1er novembre 2025, les règles de quotas d’embauche des catégories dites « socialement vulnérables » changeront :
– seulement les entreprises de plus de 100 salariés seront concernées (contre 20 aujourd’hui).
– la part obligatoire sera réduite à 3 % des effectifs, au lieu de 7%.
La liste des bénéficiaires et les procédures de placement seront adaptées pour tenir compte des postes déjà pourvus dans ce cadre.
Les bénéficiaires incluront notamment les personnes handicapées, les victimes de violences domestiques, les familles inscrites au registre des ménages pauvres, les orphelins et certaines autres catégories protégées.
Autres mesures : salaires et arbitrage
La réforme s’accompagne d’une hausse du salaire minimum à 1.271.000 soums (environ 98 euros), selon le texte officiel publié sur Lex.uz le 4 août 2025. Le même décret modifie également le point 13 du règlement type sur l’arbitrage du travail, désormais appliqué de manière permanente, pour « garantir à la fois la protection des droits des travailleurs et la stabilité des relations contractuelles ».
En donnant plus de latitude aux employeurs dans le choix de leurs recrues, l’Ouzbékistan engage un virage important vers plus de flexibilité sur son marché de l’emploi. Reste à voir si cette liberté accrue, combinée à des outils numériques et à un ajustement des quotas, permettra de combler le manque de main-d’œuvre qualifiée et de stimuler l’activité économique.