Le 7 juillet 2025, le président américain Donald Trump a signé un décret imposant de nouveaux droits de douane de 25 % sur les importations en provenance de quatorze pays, dont le Kazakhstan. Cette mesure, officiellement entrée en vigueur le 1er août 2025, suscite naturellement des interrogations quant à ses répercussions pour les exportateurs kazakhstanais. Pourtant, selon les autorités d’Astana, l’impact réel sur l’économie du pays demeure très limité.
Les exportations du Kazakhstan peu concernées par les droits de douane
Dès l’annonce de Washington, le ministre kazakh du Commerce et de l’Intégration, Arman Shakkaliyev, a tenu à rassurer la communauté économique et les partenaires internationaux. Lors d’un point presse le 5 août 2025, il a déclaré : « Les nouveaux droits de douane américains ne vont pas toucher 95 % des exportations du Kazakhstan ». Le ministre a précisé que la quasi-totalité des exportations kazakhstanaises vers les États-Unis restait exempte de ces nouveaux droits, en vertu d’exemptions sectorielles déjà actées pour des biens tels que le pétrole brut, l’uranium ou certains minerais critiques.
Concrètement, seuls 4 à 5 % des exportations kazakhstanaises vers les États-Unis seraient soumises à la nouvelle taxation, principalement des produits comme le ferro-silicium et des dérivés du phosphore, pour une valeur avoisinant les 100 millions de dollars. Cette situation s’explique par la structure des échanges entre les deux pays, fortement dominée par les secteurs de l’énergie et des métaux, largement protégés ou exemptés par les accords antérieurs.
Les Etats-Unis : un partenaire important mais pas central pour le commerce du Kazakhstan
Selon les statistiques de l’OEC (2023), les exportations vers les États-Unis ne représentaient que 2,3 % des ventes extérieures du Kazakhstan, soit 2,27 milliards de dollars, loin derrière la Chine, le Royaume-Uni ou la Russie.
Sur le plan diplomatique, les autorités kazakhstanaises ont rapidement réagi. Elles ont formulé des propositions aux partenaires américains et ont souligné que cette décision contrevenait aux règles de l’Organisation mondiale du commerce. Pour autant, Astana ne prévoit aucune mesure de rétorsion et affiche sa volonté de poursuivre le dialogue.
Cette gestion pragmatique de la situation traduit la capacité du gouvernement kazakhstanais à anticiper les évolutions du contexte international et à protéger ses intérêts économiques. En privilégiant la négociation, le Kazakhstan se positionne comme un acteur responsable et attaché à la stabilité des échanges mondiaux.