Le Kazakhstan renforce de manière décisive sa stratégie énergétique avec l’annonce de négociations approfondies entre les autorités kazakhes et la China National Nuclear Corporation (CNNC) pour la construction d’une troisième centrale nucléaire. Ce développement s’inscrit dans une trajectoire plus large, amorcée en 2024, visant à sécuriser la fourniture énergétique du pays tout en réduisant sa dépendance aux ressources fossiles.
Nucléaire : un tournant entériné par le référendum d’octobre 2024
La volonté d’accélération nucléaire s’est concrétisée politiquement à travers un référendum national tenu le 6 octobre 2024, au cours duquel 73,1 % des votants ont approuvé la construction de la première centrale nucléaire dans le pays. Cette consultation démocratique, saluée pour son taux de participation (63,66 %), a posé les bases d’un ambitieux programme énergétique. L’objectif affiché du gouvernement est d’atteindre une capacité installée de 2,4 GW d’ici 2035, en combinant grands réacteurs et technologies modulaires.
La première centrale nucléaire kazakhe, prévue dans le village d’Ülken, près du lac Balkhash (région de Zhambyl), est confiée au géant russe Rosatom, sélectionné en juin 2025 pour mener un consortium international. Le site accueillera deux réacteurs VVER‑1200, parmi les plus modernes du parc mondial, pour un coût estimé à 14 milliards de dollars. Ce choix a été motivé par la maturité technologique du modèle, son historique de sûreté et la capacité du fournisseur à répondre aux exigences kazakhes.
CNNC, partenaire clé pour la deuxième et troisième centrale
Parallèlement, le Kazakhstan a élargi son partenariat stratégique à la China National Nuclear Corporation (CNNC). Cette entreprise publique chinoise a été sélectionnée pour construire la deuxième centrale, dont les sites potentiels incluent Kurchatov (ancienne base scientifique soviétique) et Aktau, sur les rives de la mer Caspienne.
Plus récemment, le 1er août 2025, le Premier vice-Premier ministre Roman Sklyar a confirmé que des discussions « ouvertes et constructives » étaient en cours avec CNNC en vue de la troisième centrale. Cette dernière est encore à l’étape de pré-sélection des sites, mais elle bénéficie d’un fort soutien gouvernemental. Le choix final de l’emplacement devrait être annoncé d’ici la fin de l’année 2025. Le gouvernement kazakh a établi des critères précis pour l’implantation des infrastructures, notamment en termes de disponibilité de l’eau nécessaire à leur fonctionnement. Ces exigences soulignent l’attention portée à la durabilité environnementale, à la logistique énergétique et à la sécurité opérationnelle.
En confiant un projet à la Russie, deux à la Chine, tout en maintenant des relations avec Électricité de France (EDF) et Korea Hydro and Nuclear Power, le Kazakhstan affirme sa capacité à négocier avec plusieurs grandes puissances technologiques, dans une logique d’ouverture contrôlée.