L’Ouzbékistan accueillera prochainement deux immenses data centers chinois
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Un projet d’envergure sino-ouzbek, aux allures de puissance algorithmique, se dessine dans les steppes du sud. Derrière les chiffres, une ambition : faire de l’Ouzbékistan un cerveau numérique régional.

Data centers et géopolitique : une équation ouzbèke ambitieuse

Le 24 juillet 2025, un mémorandum a été signé entre la société chinoise Shanghai LinkWise Data Intelligence et le gouvernement ouzbek pour la construction de deux data centers, chacun doté d’une capacité électrique de 300 mégawatts, dans les régions de Boukhara et de Sourkhan-Daria. Ces installations s’inscrivent dans une stratégie plus large de numérisation, énergétique et diplomatique, orchestrée sous l’égide de l’Initiative des Nouvelles Routes de la Soie.

Les ambitions de Tachkent sont à la mesure de sa géographie stratégique : devenir un nœud numérique en Asie centrale. Et qui d’autre que la Chine pour matérialiser cette vision ? L’entreprise Shanghai LinkWise Data Intelligence — déjà active dans des projets d’infrastructure technologique au sein de la Belt and Road Initiative — a conclu un accord avec le ministère ouzbek de l’Énergie pour implanter deux centres de traitement de données massifs.

Le ministre de l’énergie de l’Ouzbékistan, Jorabek Mirzamakhmoudov, a donc accueilli la délégation chinoise », et les deux parties ont signé « un mémorandum de mise en œuvre d’un data center de 300 MW dans la région de Boukhara. À cette installation s’ajoute une infrastructure identique prévue dans la région de Sourkhan-Daria, au sud du pays. L’accord vise une mise en œuvre accélérée, avec un appui politique explicite du gouvernement ouzbek.

Un cerveau modulaire pour une transformation numérique à grande vitesse

Au-delà du béton et des serveurs, ce projet est conçu comme une plateforme modulaire de calcul intensif, ou MICC (Modular Intelligent Computing Center). Ce centre est imaginé comme un « cerveau IA déployable et flexible », destiné à soutenir les ambitions de l’Ouzbékistan en matière de gouvernement numérique, de villes intelligentes et de modernisation industrielle.

Le projet réunit un consortium technologique sino-ouzbek impliquant, outre LinkWise, les sociétés China Electronic Technology Development Co. et Shanghai Oriental Credits Industrial Development Co., ainsi que le ministère ouzbek des Technologies numériques.

« Nous espérons apporter les technologies d’intelligence artificielle chinoises et leurs capacités de calcul aux pays de la Belt and Road, et soutenir leur transformation numérique », a déclaré Sun Lihong, vice-présidente adjointe de LinkWise.

Énergie verte, infrastructures lourdes et stratégie régionale

L’intégration de ces data centers dans le tissu énergétique local n’est pas laissée au hasard. Selon Gazeta.uz, toutes les installations prévues seront alimentées par des sources d’énergie verte et visent à obtenir une certification écologique internationale, un atout de poids pour attirer les géants du numérique soucieux de leur empreinte environnementale.

Le projet s’inscrit également dans un programme gouvernemental plus large : dès 2026, l’Ouzbékistan prévoit de lancer une plateforme nationale de cloud computing et de construire 20 centres de données dépassant ensemble 500 MW. La première phase de cette politique est déjà en cours à Tachkent, dans l’IT Park, et la seconde doit démarrer à Boukhara.

Par Rodion Zolkin
Le 07/28/2025

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