Le 9 juillet 2025, les Afghans résidant au Tadjikistan ont reçu un ultimatum choc : quitter le pays dans un délai de quinze jours. Cette décision surprenante, relayée pour la première fois par l’agence de presse afghane Khaama Press, jette une nouvelle lumière sur les tensions croissantes autour des flux migratoires en Asie centrale.
Afghans au Tadjikistan : un statut fragile
Au Tadjikistan, plus de 13.000 Afghans vivent entre demande d’asile et intégration précaire. Parmi eux, de nombreux fonctionnaires, agents de l’armée et ex-cadres du gouvernement renversé de Kaboul (août 2021), résident légalement ou attendent une relocalisation vers des pays développés, notamment le Canada. Pourtant, aucun ne semble à l’abri : la mesure inclut même ceux déjà munis de permis de séjour officiels.
Les descentes policières ciblent les principales agglomérations, notamment Douchanbé, Vahdat et le district de Rudaki. Des dizaines d’hommes ont été appréhendés au travail ou à domicile, sans notification préalable, et rendus en Afghanistan. Cette opération s’apparente à une campagne de détention systématique, sans distinction de statut migratoire.
Expulsion d’Afghans : le Tadjikistan emboîte le pas à l’Iran
Le droit international interdit le rapatriement forcé de réfugiés, d’autant plus ceux présentant un risque réel dans leur pays d’origine. Contactée par Times Central Asia, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) « exprime une vive inquiétude » face à cette mesure et rappelle que des retours forcés sont contraires aux obligations internationales de protection. En 2024, au moins 80 réfugiés étaient déjà retournés de force, malgré des documents UNHCR en cours.
Ce durcissement s’inscrit dans un contexte plus large : depuis début 2025, l’Iran et le Pakistan ont intensifié leurs expulsons massives d’Afghans . En juin-juillet 2025, l’Iran a renvoyé plus de 500.000 Afghans en quelques semaines . Le Tadjikistan, voisin direct, semble ici s’aligner sur la mouvance, exerçant une pression accrue sur les populations déplacées.