Le 27 juin 2025, le ministre du Tourisme et des Sports du Kazakhstan, Erbol Myrzabosynov, a signé un décret imposant une nouvelle forme de rigueur aux entraîneurs sportifs. Ce texte, entré en vigueur le 7 juillet 2025, pose les jalons d’une éthique sportive codifiée, où les mots comptent autant que les résultats. Jurons interdits, religiosité bannie, image nationale sanctuarisée : le terrain de jeu vient de se rétrécir.

Silence obligatoire : ce que dit vraiment le décret sur les entraîneurs

Le décret « Sur l’approbation de l’éthique sportive de la République du Kazakhstan » se décompose en deux sections. La première pose les définitions clés : entraîneur, juge, événement sportif… et surtout éthique sportive.

Mais c’est la deuxième section, dédiée aux règles de comportement, qui fait l’effet d’un claquement de sifflet strident. On y découvre que les entraîneurs, au même titre que les sportifs et les arbitres, ont désormais interdiction d’utiliser un langage vulgaire ou offensant. Finies les explosions de colère en bord de terrain, terminés les commentaires fleuris dans les vestiaires.

Le décret impose également une neutralité religieuse stricte. Il est désormais interdit de manifester publiquement ses convictions religieuses et inciter les autres à rejoindre des groupes religieux. C’est une laïcité musclée qui s’impose au monde sportif, au nom de la cohésion nationale.

Image nationale : le Kazakhstan trace la ligne

Ce n’est pas tout. Le décret interdit formellement aux entraîneurs et aux sportifs de porter atteinte à la réputation du Kazakhstan. Une notion vague, mais redoutable. Toute critique publique, toute déclaration jugée inopportune pourrait être interprétée comme une entorse à l’éthique. Même les confidences sur les entraînements sont proscrites.

Les comportements « antisociaux » sont également interdits aux sportifs et leurs entraîneurs : état d’ivresse en public, menaces, gestes agressifs. Le tout assorti d’un appel à l’exemplarité : respect du protocole pendant l’hymne national, interactions correctes avec les médias, acceptation silencieuse des décisions arbitrales.