En Ouzbékistan, un projet de loi prévoit que les citoyens âgés de 18 à 60 ans ayant passé plus de 90 jours à l’étranger doivent se soumettre à un examen en vue de dépistage du VIH. Le texte a été voté en troisième lecture le 8 juillet 2025 par le parlement ouzbek.
Une voix forte au sein du parlement pour dénoncer les atteintes aux droits
L’idée de dépister systématiquement des citoyens pour une maladie chronique relance un débat sensible : la mesure prétend contrer la propagation… mais à quel coût pour les libertés ? Dans une alloution dans l’hémicycle, le député Nodirbek Tilavoldiev a alerté sur les atteintes aux droits : « aucun pays au monde » n’impose un test à ses propres ressortissants, et l’ONUSIDA, l’OMS et l’OIT s’opposent aux tests sans consentement et à l’absence de confidentialité.
L’argument sanitaire invoqué, notamment l’incubation postérieure à 90 jours, repose sur une mise en avant de la prévention… sans consensus international. Selon l’ONU, 48 pays à travers le monde imposent des restrictions liées au VIH, mais pour certaines catégories de migrants seulement.
Dépistage obligatoire : UNAIDS est vent debout
Les acteurs internationaux dénoncent une solution artificielle, stigmatisante. L’UNAIDS rappelle que « les restrictions liées au VIH sapent la lutte contre la maladie » et que les tests obligatoires sans consentement sont contraires aux conseils de l’OMS (les 5 C : consentement, confidentialité…).
Le mécanisme qui se mettra prochainement en place en Ouzbékistan ne s’inscrit pas dans une démarche de protection globale, mais davantage comme un garde-fou identitaire, dénoncé comme discriminant. Aucune instance médicale indépendante ne corrobore son efficacité.
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