« Taza Kazakhstan » : des millions de bénévoles mobilisés pour un nettoyage national
Taza Kazakhstan © Akorda

Le 25 juin 2025, le ministre de l’Écologie et des Ressources naturelles du Kazakhstan, Yerlan Nysanbayev, a présenté un bilan d’étape du programme « Taza Kazakhstan », lancé dans tout le pays en 2024. Cette campagne environnementale, dont le nom signifie littéralement « Kazakhstan propre », mobilise des millions de citoyens dans des actions de nettoyage, de reboisement et de sensibilisation. Véritable fer de lance d’un engagement écologique national, elle fait désormais figure de référence en matière de participation volontaire et de transformation des espaces publics.

Reboisement massif : plus de deux millions d’arbres plantés

Depuis janvier 2025, les résultats de « Taza Kazakhstan » sont spectaculaires. Selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Écologie, « 573 actions ont été menées à travers le pays, incluant des campagnes nationales et des initiatives internationales ». Parmi les effets concrets, plus de 2 millions d’arbres ont été plantés, une contribution majeure à la lutte contre la désertification et la régénération des écosystèmes forestiers.

Mais ce n’est qu’un début. Le gouvernement prévoit la plantation de 3,6 millions d’arbres d’ici la fin 2025, dont 3 millions par le consortium industriel ERG (Eurasian Resources Group). L’entreprise publique Samruk-Kazyna s’engage aussi : 137.000 jeunes plants seront mis en terre, 150 points de collecte écologique installés, 180 ateliers pédagogiques programmés.

Bénévoles en action : la force motrice du programme

L’un des piliers du succès de Taza Kazakhstan réside dans sa dimension bénévole. D’après le rapport gouvernemental, près de 2 millions de personnes ont déjà participé, dont 156.000 bénévoles recensés officiellement. À Almaty, entre avril et mai 2024, plus de 2,4 millions de citoyens ont été mobilisés dans le cadre de campagnes hebdomadaires thématiques.

Parmi les projets les plus visibles : l’opération « Taza 25 шақырым » portée par le parti Aūyl, qui vise à nettoyer 25 kilomètres de berges dans chaque région. Déjà 470 tonnes de déchets ont été ramassées sur 79 km de rivages. Le ministre s’est félicité de cette dynamique en déclarant : « Jusqu’à la fin de l’année, nous visons un total de 500 kilomètres nettoyés dans tout le pays ».

Un nettoyage national aux proportions inégalées

Outre le reboisement, les opérations de nettoyage s’intensifient. À l’échelle du territoire, 189.000 tonnes de déchets ont été collectées, 735.000 hectares de terres ont été nettoyés. À Almaty, 20.000 bâtiments publics ont été désinfectés, et 4.600 espaces extérieurs aménagés. Ces données traduisent l’ampleur d’une action qui ne se limite pas aux centres urbains, mais touche aussi les zones rurales, les parcs naturels et les berges fluviales.

La campagne a aussi introduit des axes thématiques hebdomadaires, avec des événements tels que Jasyl Aimaq (territoire vert) ou Möldir Bulaq (source pure), permettant de structurer les interventions autour d’objectifs environnementaux ciblés.

« Taza Kazakhstan », un programme pérennisé

Le 15 juin 2024, le président Kassym-Jomart Tokaïev, lors d’un festival écologique, a exprimé sa volonté de faire de Taza Kazakhstan un programme permanent, au-delà des seules opérations ponctuelles. Le cadre législatif se met en place avec le lancement de la « Conception du développement d’une culture écologique » pour la période 2024-2029. Objectif : inscrire durablement les valeurs environnementales dans la société kazakhstanaise.

Les entreprises privées participent également à cet effort national. Kazakhmys, géant minier, a alloué 5 millions de dollars américains (environ 4,7 millions d’euros) pour protéger le lac Balkhach et soutenir un vaste programme de végétalisation.

Le Kazakhstan ne nettoie pas seulement ses rues : il redéfinit sa culture écologique. À travers « Taza Kazakhstan », le pays démontre qu’une mobilisation bénévole, soutenue par l’État et les entreprises, peut devenir un levier puissant de transformation environnementale. D’ici fin 2025, les résultats pourraient encore décupler. Mais le plus grand succès est peut-être ailleurs : dans la construction d’une conscience collective où l’écologie n’est plus une affaire d’experts, mais une cause commune.

Par Païsiy Ukhanov
Le 06/25/2025

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