Le 18 juin 2025, le président de la République d’Ouzbékistan, Shavkat Mirziyoyev, a inspecté les derniers travaux du nouvel aéroport « Tachkent-Est ». Situé près la capitale, ce projet ultra-moderne répond à une nécessité urgente : soulager le principal aéroport international de Tachkent, saturé par un trafic en forte croissance.
Un projet pour répondre à la congestion aérienne croissante
L’aéroport international actuel de Tachkent, également appelé « Tachkent-Sud », est confronté à une explosion de la demande. Le président d’Uzbekistan Airways, Shukhrat Khudaykulov, souligne : « Notre compagnie connaît à elle seule une croissance annuelle de 20 à 25% du trafic passagers ». Les compagnies étrangères, elles aussi, sont de plus en plus nombreuses à desservir la capitale ouzbèke. Résultat : les installations existantes ne suffisent plus.
Pour désengorger ce nœud stratégique, l’État a donc lancé la construction d’un second aéroport : « Tachkent-Est ». Ce nouveau site n’est pas seulement une extension. Il s’agit d’une plateforme conçue pour l’aviation d’affaires et les vols charters, dotée d’équipements inédits dans le pays.
Un aéroport aux normes internationales, capable d’affronter le brouillard
Tachkent-Est devient le premier aéroport du pays à répondre à la norme ICAO catégorie III-A. Cette classification garantit la capacité d’opérer même par visibilité nulle, 24 heures sur 24, 365 jours par an. « Ce terminal pourra accueillir des vols quelles que soient les conditions météorologiques. Il n’y aura plus besoin de détourner les avions vers d’autres villes », précise Shukhrat Khudaykulov.
D’un point de vue technique, les installations sont impressionnantes. Une piste rénovée de quatre kilomètres permet de faire atterrir les appareils les plus lourds du monde, y compris des Boeing 747. Jusqu’à 23 avions de cette catégorie peuvent stationner simultanément sur le tarmac, selon les autorités.
Aviation d’affaires, investisseurs, diplomatie : un levier pour l’attractivité
Deux terminaux distincts sont en voie d’achèvement : l’un pour les délégations officielles, l’autre pour la business aviation. Ce dernier pourra traiter jusqu’à 100 passagers par heure, selon les prévisions officielles (Gazeta.uz, 19 juin 2025). L’accent est mis sur le confort, la sécurité et la confidentialité, dans une logique de soutien à l’investissement et à la diplomatie.
« C’est le premier aéroport destiné à l’aviation d’affaires dans notre pays », a souligné Shukhrat Khudaykulov lors de sa déclaration à la chaîne Ouzbékistan 24. L’objectif est clair : transformer l’infrastructure aérienne en atout stratégique pour attirer les capitaux étrangers et favoriser les déplacements de haut niveau.
Un chantier ambitieux, un levier pour la transformation urbaine
L’aéroport s’étend sur 561 hectares et s’inscrit dans un plan d’aménagement plus vaste qui inclut le développement du quartier baptisé « Nouveau Tachkent ». La transformation d’un ancien site militaire entamée en 2017 approche aujourd’hui des 90% d’achèvement, avec une ouverture prévue dans les tout prochains jours.
Le président Mirziyoyev a insisté sur la priorité à donner à la qualité de l’accueil et aux standards de service. « Ce projet est un élément clé de notre stratégie de modernisation des infrastructures de transport », a rappelé la présidence dans un communiqué.
Une plateforme tournante pour l’économie ouzbèke de demain
Le nouvel aéroport ne vise pas uniquement une fonction technique. Il doit servir de catalyseur pour le tourisme, les services, les échanges économiques, tout en renforçant la compétitivité logistique du pays. Avec un trafic international appelé à croître fortement dans les prochaines années, Tachkent-Est pourrait bien devenir une référence régionale. En ligne de mire : un saut qualitatif dans l’intégration régionale et mondiale de l’Ouzbékistan, à mesure que le pays se positionne comme carrefour stratégique entre l’Europe, l’Asie centrale et la Chine.