France-Kazakhstan : une coopération stratégique dans l’aviation

Sous l’impulsion d’une diplomatie technique de plus en plus active, Paris et Astana scellent un partenariat aéronautique ambitieux, articulé autour de la sécurité, de l’innovation et de la convergence réglementaire. Une alliance discrète, mais structurante.

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C’est en marge de la conférence EUR/NAT-DGCA/2025 de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), à Istanbul, que la France et le Kazakhstan ont signé un accord bilatéral de coopération dans le domaine de l’aviation civile. Ce texte, conclu entre le Comité de l’aviation civile du Kazakhstan et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) française, engage les deux parties sur une série d’objectifs convergents : renforcement de la sécurité aérienne, harmonisation réglementaire, formation technique, développement durable et transformation des infrastructures.

Le directeur général de la DGAC, Damien Cazé, et la présidente du Comité kazakh de l’aviation civile, Saltanat Tompiyeva, ont officialisé cet engagement comme une volonté partagée de hisser leurs standards nationaux au niveau des meilleures pratiques définies par l’OACI.

Une architecture coopérative centrée sur les normes, la durabilité et la formation

Le cœur de l’accord repose sur un socle d’engagements techniques. Il prévoit un alignement progressif des deux systèmes de régulation autour des recommandations de l’OACI, avec un accent marqué sur la sécurité opérationnelle et la conformité des procédures. L’un des volets centraux du partenariat porte sur la formation initiale et continue du personnel aéronautique – pilotes, contrôleurs, inspecteurs – par le biais d’échanges, de séminaires conjoints et d’une mutualisation des expertises.

Sur le plan environnemental, l’accord met l’accent sur l’introduction progressive des carburants d’aviation durables (SAF – Sustainable Aviation Fuels), enjeu stratégique pour les deux pays, tant en matière d’indépendance énergétique que de respect des engagements climatiques internationaux.

Dans un communiqué publié sur le site de l’autorité kazakhe, il est précisé que l’accord vise à renforcer « la sécurité des vols, la gestion du trafic aérien, l’environnement – notamment les carburants durables –, les aéroports, la régulation économique, le cadre juridique et la formation »

Une diplomatie technique hautement symbolique

Au-delà des aspects strictement opérationnels, cette coopération incarne une stratégie plus vaste : celle d’un arrimage normatif et diplomatique entre l’Europe et l’Asie centrale, dans un contexte d’intensification des échanges euroasiatiques. Le Kazakhstan, pays enclavé mais carrefour stratégique, cherche depuis plusieurs années à moderniser ses capacités aéronautiques pour devenir un hub logistique et politique de référence dans la région. La France, pour sa part, y voit un moyen d’exporter ses standards et son expertise technique, tout en consolidant sa présence dans une zone-clé pour les nouveaux équilibres du transport aérien mondial.

Ce rapprochement s’inscrit ainsi dans une diplomatie d’ingénierie – moins spectaculaire que les sommets politiques, mais tout aussi influente – qui structure en profondeur les conditions techniques de la souveraineté aérienne.

Par parisfrnc
Le 06/24/2025

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