Glaciers en péril : la communauté internationale se mobilise à Douchanbé
glaciers

Sous le ciel d’Asie centrale, une urgence silencieuse s’épaissit. Les glaciers, ces géants de glace, s’effritent, menaçant l’équilibre hydrique mondial. À Douchanbé, une conférence internationale a tenté de conjurer le sort.

Du 29 mai au 1er juin 2025, la capitale du Tadjikistan a accueilli la Conférence internationale de haut niveau sur la préservation des glaciers. Un événement marquant de l’Année internationale de la préservation des glaciers, proclamée par l’ONU. Scientifiques, décideurs et représentants de la société civile se sont réunis pour alerter sur la fonte accélérée des glaciers et proposer des actions concrètes.

Glaciers : un cri d’alarme depuis Douchanbé

Le président tadjik, Emomali Rahmon, a ouvert la conférence avec des mots lourds de sens : « Chaque particule de glacier perdue est un pas vers des menaces croissantes pour l’avenir de l’humanité » . Il a rappelé que 2023 a vu une perte record de 600 gigatonnes d’eau douce glaciaire, contribuant à l’élévation du niveau de la mer et à des conséquences écologiques sévères.

La conférence a abouti à l’adoption de la Déclaration de Douchanbé sur les glaciers, un document appelant à une coopération internationale renforcée, à l’expansion de la recherche scientifique utilisant des données satellitaires, et à la mobilisation de ressources financières et techniques pour la préservation des glaciers.

Des décisions concrètes pour un avenir incertain

Parmi les mesures phares annoncées :

  • la création d’un Fonds d’affectation spéciale des Nations unies pour soutenir les efforts de préservation des glaciers ;
  • le lancement de la Décennie d’action pour les sciences de la cryosphère (2025–2034), visant à intensifier la recherche et le suivi des glaciers ; et
  • le développement de systèmes d’alerte précoce pour les populations vivant en aval des glaciers, afin de prévenir les catastrophes liées aux crues glaciaires.

Ces initiatives s’inscrivent dans une volonté de traduire les engagements en actions tangibles, en particulier à l’approche de la COP30 au Brésil, où la Déclaration de Douchanbé sera présentée.

Une mobilisation scientifique et communautaire

La conférence a également mis en lumière l’importance de la collaboration entre scientifiques et communautés locales. Le projet GLOFCA, présenté par l’UNESCO, illustre cette synergie en combinant expertise scientifique et savoirs traditionnels pour développer des systèmes d’alerte efficaces contre les crues glaciaires.

Le professeur John Pomeroy, hydrologue canadien, a souligné l’ampleur du défi : « En seulement 50 ans, nous avons perdu neuf mille milliards de tonnes de glace de montagne » . Il a insisté sur la nécessité d’actions immédiates pour limiter le réchauffement à 1,5°C et préserver les ressources en eau pour des milliards de personnes.

Par Païsiy Ukhanov
Le 06/08/2025

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