Le Kirghizstan, pays enclavé au cœur de l’Asie centrale, amorce une transformation industrielle majeure. Le 29 mai 2025, le gouvernement a adopté un nouveau règlement encadrant la création et la gestion des parcs industriels. Cette initiative vise à moderniser le secteur manufacturier et à attirer des investissements étrangers. Mais derrière ces ambitions, quelles sont les conséquences concrètes de cette réforme ?
Une structure renforcée pour les parcs industriels
Le nouveau règlement, approuvé par le Cabinet des ministres, établit des critères stricts pour la création de parcs industriels. Les terrains doivent être contigus, exempts de contraintes juridiques et dotés d’infrastructures essentielles telles que l’électricité, l’eau, l’Internet et des voies de transport. De plus, au moins 50% de la superficie doit être dédiée à des activités productives. Les sociétés de gestion et les entreprises résidentes doivent désormais respecter des obligations de transparence, notamment la publication d’informations sur un site web et l’inscription dans un registre public. Il est également interdit aux sociétés de gestion d’exploiter directement des activités de production, sauf pour les besoins internes du parc. Ces mesures visent à instaurer une gouvernance plus rigoureuse et à prévenir les conflits d’intérêts.
Un levier pour l’attractivité économique
Le Kirghizstan cherche à renforcer son attractivité pour les investisseurs étrangers. Selon le ministère de l’Économie et du Commerce, 128 installations industrielles sont prévues pour 2025, représentant un investissement total de 1,7 milliard de dollars (environ 1,57 milliard d’euros) . Ces projets devraient créer environ 15.000 emplois, répartis dans toutes les régions du pays. Par ailleurs, le gouvernement a mis en place des incitations fiscales pour les secteurs prioritaires tels que les énergies renouvelables, la technologie de l’information et l’industrie manufacturière légère. Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à diversifier l’économie et à réduire la dépendance aux secteurs traditionnels.
Des défis à relever pour une mise en œuvre efficace
Malgré ces avancées, des défis subsistent. La mise en œuvre effective des nouvelles réglementations nécessite une coordination étroite entre les différentes agences gouvernementales et une capacité administrative renforcée. De plus, la transparence et la lutte contre la corruption restent des préoccupations majeures pour les investisseurs. Le gouvernement a récemment adopté un plan d’action national sur les entreprises et les droits de l’homme pour la période 2025-2027, visant à promouvoir la responsabilité des entreprises et à renforcer l’attractivité du pays pour les investissements.
Une ouverture vers des partenariats internationaux
Le Kirghizstan cherche également à établir des partenariats internationaux pour soutenir le développement de ses parcs industriels. Un exemple notable est la création d’un parc industriel conjoint avec la région de Tatarstan (Russie), axé sur des secteurs tels que l’énergie, la métallurgie non ferreuse et la production de matériaux de construction . Ces collaborations visent à favoriser le transfert de technologies et à renforcer les capacités locales.
Le Kirghizstan s’engage donc dans une réforme ambitieuse de son secteur industriel, avec l’adoption de nouvelles règles pour les parcs industriels. Si ces mesures offrent des opportunités significatives pour le développement économique et l’attraction d’investissements, leur succès dépendra de la capacité du pays à surmonter les défis liés à la mise en œuvre, à la transparence et à la gouvernance. L’avenir dira si cette stratégie portera ses fruits et permettra au Kirghizstan de se positionner comme un acteur industriel majeur en Asie centrale.
Illustration www.freepik.com.