Le gouvernement du Kazakhstan a annoncé une transformation majeure du système d’enseignement professionnel : d’ici 2028, 50% des établissements d’enseignement professionnel disposeront de leurs propres exploitations pédagogiques et mini-entreprises, leur permettant de vendre leur production. Cette initiative vise à renforcer la formation pratique des étudiants et à valoriser les professions ouvrières, alors que le pays cherche à moderniser son économie et à répondre à une demande croissante de main-d’œuvre qualifiée.
Une réforme pour valoriser les professions ouvrières
La décision de permettre aux établissements d’enseignement professionnel de vendre leur production s’inscrit dans le cadre de l’Année des professions ouvrières lancée par le gouvernement kazakhstanais. Ce plan prévoit le développement d’un institut de mentorat, l’organisation de salons de l’emploi et la formation des élèves et des étudiants des établissements d’enseignement technique et professionnel à la recherche d’emploi et aux compétences d’employabilité. L’objectif est clair : revaloriser les professions techniques et manuelles, souvent délaissées au profit des carrières universitaires, et répondre à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans des secteurs clés de l’économie.
Des obstacles juridiques à surmonter
Malgré les intentions affichées, la mise en œuvre de cette réforme se heurte à des obstacles juridiques. Bien que la loi sur l’éducation autorise la vente de produits fabriqués à des fins pédagogiques, les autorités antitrust invoquent des normes du Code de l’entrepreneuriat et un décret gouvernemental qui ne tiennent pas compte des spécificités de la production éducative. En conséquence, les établissements d’enseignement professionnel ne peuvent pas couvrir même les dépenses de base pour les matières premières, et les produits fabriqués restent inutilisés ou sont éliminés.
Le gouvernement travaille actuellement à modifier le décret gouvernemental pour élargir la liste des activités autorisées pour les établissements d’enseignement professionnel. Cela permettrait aux établissements de vendre les biens et services produits dans le cadre de la formation et de gérer de manière autonome les revenus générés.
Une stratégie pour une formation plus pratique
Cette réforme s’inscrit dans une stratégie plus large visant à rendre la formation professionnelle plus pratique et adaptée aux besoins du marché du travail. Le gouvernement prévoit la création de 1.000 classes spécialisées dans les écoles, en collaboration avec les entreprises, et le développement de programmes éducatifs prenant en compte les normes professionnelles et les standards internationaux.
De plus, un Centre national de compétences sera créé à Astana pour soutenir et développer les compétences professionnelles des étudiants de l’enseignement technique et professionnel. Ce centre servira également de base pour la reconversion, le développement professionnel et l’organisation de championnats tels que WorldSkills.
La possibilité pour les établissements d’enseignement professionnel du Kazakhstan de vendre leur production représente une avancée significative dans la réforme de l’enseignement professionnel. En surmontant les obstacles juridiques et en mettant en place des structures de soutien adaptées, le Kazakhstan pourrait non seulement améliorer la qualité de la formation professionnelle, mais aussi répondre efficacement aux besoins de son économie en main-d’œuvre qualifiée.
Illustrations www.freepik.com et www.freepik.com.