Le 10 avril 2025, le parlement du Tadjikistan a adopté à l’unanimité une modification du Code pénal, mettant fin aux poursuites pénales pour les « likes » sur les réseaux sociaux. Cette décision marque un tournant significatif dans la politique du pays en matière de liberté d’expression.
Un changement de cap législatif sur les réseaux sociaux
Jusqu’à récemment, les citoyens tadjiks pouvaient être condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir simplement « liké » ou partagé des contenus considérés comme extrémistes ou terroristes sur les réseaux sociaux. Les articles 179(3) et 307(1) du Code pénal prévoyaient des peines allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement pour de telles actions. Le 10 avril 2025, la chambre basse du parlement tadjik. a adopté des amendements excluant explicitement les « likes » et autres signes d’approbation des infractions pénales prévues par ces articles. Cette réforme intervient après que le président Emomali Rahmon a exprimé son inquiétude quant à l’emprisonnement de citoyens pour de simples interactions en ligne.
Des « likes » aux lourdes conséquences
Selon Umed Karimzoda, le premier vice-procureur général du Tadjikistan, plus de 1.500 personnes sont actuellement incarcérées pour avoir « liké » ou partagé des contenus en ligne jugés extrémistes. Cette statistique, révélée pour la première fois, met en lumière l’ampleur des poursuites engagées sur la base d’interactions numériques.
Les critiques internationales ont longtemps dénoncé ces pratiques comme une violation de la liberté d’expression. Des organisations de défense des droits de l’homme ont souligné que ces lois étaient utilisées pour réprimer la dissidence et contrôler l’opinion publique.
Une réforme en attente de validation
Bien que les amendements aient été adoptés par la chambre basse, ils doivent encore être approuvés par la chambre haute et signés par le président pour entrer en vigueur. Cette réforme pourrait ouvrir la voie à une révision des condamnations passées et à une libération des personnes emprisonnées pour de simples « likes ».
Cependant, des incertitudes subsistent quant à la mise en œuvre de ces changements et à leur impact réel sur la liberté d’expression dans le pays. Les observateurs internationaux attendent de voir si cette réforme marquera un véritable tournant ou si elle restera symbolique.