Le 1er avril 2025, une nouvelle directive douanière est entrée en vigueur au Kazakhstan. Ce changement réglementaire, annoncé par le Comité des recettes publiques du ministère des Finances, bouleverse l’importation personnelle de biens électroniques et d’électroménager. L’objectif ? Rendre plus transparente et contrôlée la circulation de certains produits de consommation, en particulier ceux souvent importés dans le pays pour une revente déguisée.
La douane kazakhstanaise resserre la vis sur l’importation personnelle
Au Kazakhstan, il n’est plus question d’aller faire ses courses à l’étranger et de revenir les valises pleines sans conséquence. Depuis le 1er avril 2025, les douanes kazakhstanaises imposent un quota annuel strict pour certains biens importés par des particuliers. En clair : un seul produit neuf par type peut désormais être importé en franchise de taxe douanière une seule fois par an.
Les objets concernés ? Des équipements électroniques et électroménagers emblématiques. La liste inclut : un téléphone mobile, un ordinateur portable, une télévision, une machine à laver, un lave-vaisselle, un réfrigérateur, un congélateur, un climatiseur et une cuisinière électrique. « À partir du 1er avril, les citoyens ne pourront importer sans taxe douanière les biens susmentionnés qu’une seule fois par an », a confirmé le ministère des Finances. Chaque importation supplémentaire de ces objets sera soumise à une taxation, dont le montant dépendra de la valeur déclarée. Ce changement vise notamment à empêcher les abus de certains individus qui utilisent le régime d’importation sans taxe à des fins commerciales.
La stratégie derrière cette réforme douanière
Le Kazakhstan ne cherche pas simplement à contrôler les frontières : cette réforme est également un instrument de protection du marché intérieur. Le vice-ministre Alibek Kuantyrov l’a laissé entendre dans ses récents propos relayés par Zakon.kz le 9 avril 2025. Réagissant aux droits de douane de 27% imposés par les États-Unis sur certains produits kazakhs, il déclarait : « Nous défendrons nos intérêts commerciaux dans le cadre des accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ». Ce durcissement des règles internes semble être une réponse à la montée des tensions économiques internationales. Le Kazakhstan ajuste ainsi ses instruments de régulation, cherchant à réduire les circuits parallèles d’importation et favoriser la consommation locale.
Sur le plan strictement juridique, ce nouveau dispositif s’appuie sur les modifications enregistrées dans le décret n°141 du 20 novembre 2020. Le texte introduit des précisions sur les contrôles statistiques appliqués aux mouvements douaniers civils et encadre désormais les rapports d’importation personnelle de produits spécifiques.
Des conséquences tangibles pour les citoyens
Cette évolution n’est pas anodine. Elle aura des conséquences directes sur les pratiques d’achat des Kazakhstanais. Finis les voyages à Dubaï pour ramener deux téléphones flambant neufs en toute discrétion. Les douaniers disposent désormais d’un cadre légal strict pour suivre les importations individuelles dans le temps. Importer un réfrigérateur en mai 2025 ? Il faudra attendre avril 2026 pour en faire rentrer un nouveau sans taxe. Quant aux revendeurs informels, souvent adeptes du « petit commerce à la valise », leur modèle s’effondre.
Les frontières deviennent un filtre, et non plus une simple formalité. Le Kazakhstan se dote d’outils de traçabilité douanière, soutenus par une politique numérique de contrôle fiscal renforcé. Une réforme technique, mais qui aura un impact immédiat et palpable sur le quotidien des consommateurs.
Vers une nouvelle doctrine douanière ?
Ce tournant marque un durcissement net de la politique douanière du Kazakhstan. Longtemps considéré comme une plaque tournante commerciale en Asie centrale, le pays semble aujourd’hui refermer progressivement ses portes aux flux individuels incontrôlés.
Si l’on peut comprendre la volonté de mettre fin aux pratiques d’importation déguisée, la question demeure : quelles mesures d’information et de transition ont été mises en place ? À ce jour, aucune campagne d’envergure n’a été lancée pour sensibiliser la population. Une chose est certaine : la douane kazakhstanaise est entrée dans une ère de rigueur. Et les consommateurs feraient bien de réviser leurs habitudes d’achat avant de se retrouver avec une taxe inattendue sur les bras.