Le parlement du Kazakhstan vient d’adopter d’importants amendements au Code « Sur les ressources minérales et l’utilisation des ressources », un texte qui encadre strictement l’exploitation des zones écologiquement sensibles. Alors que les projets d’exploitation dans la mer d’Aral sont désormais interdits, la levée des restrictions sur les activités dans le secteur kazakh de la mer Caspienne ouvre de nouvelles perspectives pour l’extraction des hydrocarbures.
Un financement de 400.000 euros de la part de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement
Les députés kazakhs ont approuvé la proposition de loi visant à interdire toute activité minière dans la mer d’Aral. Cette décision, motivée par la nécessité de préserver un écosystème déjà gravement touché par des décennies d’exploitation, marque une tentative de protéger l’une des régions les plus dégradées du pays. La fragilité environnementale de la mer d’Aral, autrefois l’un des plus grands lacs du monde, impose aujourd’hui des restrictions draconiennes. À l’inverse, la mer Caspienne, dotée d’importantes réserves d’hydrocarbures, voit les contraintes liées à l’exploration et à la production d’hydrocarbures être levées dans sa partie kazakhe, offrant ainsi aux compagnies pétrolières de nouvelles opportunités.
En mai 2024, Roman Sklyar, le premier vice-premier ministre du Kazakhstan, avait précisé que 6,3 milliards de tenges seraient investis dans l’évaluation du potentiel minéral du bassin aralien. Ce montant devait financer des études géophysiques et géologiques dans les secteurs « Ouest » et « Est » de la région. Roman Sklyar avait également évoqué que les travaux sur l’ancien lit de la mer d’Aral étaient menés directement par des entreprises minières, sans financement public. La compagnie nationale « Tauk-Ken Samruk », en partenariat avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), avait ainsi obtenu un financement de 400.000 euros pour des études portant sur la présence de lithium dans les lacs salés de la région. Ce projet est prévu sur une durée de deux ans.
Des sanctions plus sévères pour l’utilisation illégale des ressources hydriques
D’autres amendements viennent également renforcer le cadre législatif en matière de gestion des ressources en eau. Des sanctions accrues sont désormais prévues pour les infractions liées à l’utilisation illégale des ressources hydriques, notamment pour la construction dans des zones protégées ou le captage d’eau non autorisé. La loi inclut également de nouvelles obligations pour l’exploitation des infrastructures hydrauliques, telles que la nécessité d’une déclaration de sécurité afin de prévenir les risques d’accidents.
Le ministère des Ressources en eau et de l’Irrigation se voit enfin attribuer la gestion des forages accidentels et la responsabilité de la recherche d’eaux souterraines, marquant un pas supplémentaire dans la gestion responsable des ressources naturelles du pays.