Le parlement kirghiz a adopté en troisième lecture un projet de loi visant à intégrer la notion d’« entrepreneuriat féminin » dans la législation relative à la protection des droits des entrepreneurs. Cette mesure pourrait renforcer la participation des femmes dans l’économie, un enjeu crucial pour le développement socio-économique du pays.
Au Kirghizstan, seuls 43% des femmes en âge de travailler sont actives sur le marché de l’emploi
L’introduction du concept d’« entrepreneuriat féminin » dans la loi vise à valoriser le rôle des femmes dans l’économie kirghize, souvent sous-estimé. Selon les données officielles, en 2020, seulement 43% des femmes en âge de travailler étaient actives sur le marché de l’emploi, contre près de 71 % pour les hommes. En milieu urbain, leur taux de participation atteint 46,8 %, mais chute à 40,6 % en milieu rural. Ces chiffres témoignent des disparités importantes entre hommes et femmes, exacerbées par les contraintes sociales et culturelles. De plus, parmi les personnes économiquement inactives, 69 % sont des femmes, dont 97 % consacrées aux tâches domestiques.
Accroître la participation des femmes au petit commerce
Le projet de loi entend répondre à ces inégalités en identifiant les femmes entrepreneures comme bénéficiaires prioritaires des programmes d’appui gouvernementaux. Les promoteurs estiment que reconnaître légalement cette catégorie d’acteurs économiques pourrait encourager davantage de femmes à s’impliquer dans le micro- et le petit commerce, des secteurs essentiels pour l’économie locale. Cette reconnaissance pourrait également réduire la précarité économique des familles, car le développement des initiatives féminines est souvent associé à une augmentation des revenus des ménages.
Un souci de croissance économique par-dessus tout
Au-delà de la justice sociale, cette mesure s’inscrit dans une perspective de croissance économique globale. Les données internationales montrent que l’essor de l’entrepreneuriat féminin peut être un levier puissant pour dynamiser le produit intérieur brut, notamment par la contribution accrue des micro et petites entreprises. En identifiant les femmes comme une catégorie spécifique de bénéficiaires, le législateur espère créer un environnement propice à leur inclusion économique et sociale. Les députés soulignent que cette approche pourrait renforcer la stabilité économique du pays tout en favorisant un modèle de développement plus équitable et durable.