Le 3 décembre 2024, le One Water Summit s’est tenu à Riyad, en Arabie saoudite, co-organisé par le Kazakhstan et la France, rassemblant des leaders mondiaux, des experts et des acteurs du secteur privé pour aborder les défis cruciaux liés à la gestion de l’eau. Ce sommet a mis en lumière les spécificités des enjeux hydriques en Asie centrale, en particulier la vulnérabilité du Kazakhstan, et les solutions nécessaires pour y répondre.
Un défi mondial pressant : la crise de l’eau
Le One Water Summit s’est imposé comme une plateforme internationale pour discuter des défis mondiaux liés à l’eau. Plus de deux milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à une eau potable salubre, et près de la moitié de la population mondiale fait face à des pénuries graves. Le sommet, coorganisé par la France, le Kazakhstan, l’Arabie saoudite et la Banque mondiale, a offert une tribune pour explorer des solutions innovantes face à une crise exacerbée par le changement climatique, la pollution et la perte de biodiversité. Des projets d’envergure, tels que le Plan d’aide global initié par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, ont été présentés pour coordonner des actions de grande ampleur en soutien aux pays en développement.
Les discussions ont porté sur la nécessité de renforcer les infrastructures climatiques résilientes et de promouvoir des technologies de gestion durable de l’eau. Le Plan d’aide vise à soutenir la construction de solutions locales, en particulier dans les pays à faible revenu, pour garantir un accès universel à l’eau. Ce plan met l’accent sur les partenariats entre les gouvernements et le secteur privé afin d’intensifier les investissements dans les infrastructures hydriques et de stimuler l’innovation technologique. Le Kazakhstan, avec son expertise en matière de gestion de l’eau, a été mis en avant comme un acteur clé dans ces efforts mondiaux.
Le Kazakhstan, un acteur stratégique face aux défis régionaux
Le Kazakhstan, le plus grand pays d’Asie centrale, fait face à des défis uniques en matière de gestion de l’eau. Alors que plus de 10 millions de personnes en Asie centrale manquent encore d’accès à l’eau potable, le pays est confronté à une double menace : des ressources en eau limitées et une infrastructure vieillissante. Lors de son intervention, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a insisté sur l’urgence de protéger cette ressource vitale, soulignant que l’eau n’est pas infinie. Le pays a renforcé ses efforts en faveur de la gestion durable de l’eau, avec des investissements massifs dans la rénovation de ses réservoirs et la réduction des pertes d’eau. Ces investissements visent à moderniser un système d’approvisionnement vieillissant, avec un objectif ambitieux d’assurer un accès universel à l’eau potable d’ici 2025.
Les défis sont considérables : 55% de l’eau transportée en Asie centrale est perdue en raison de réseaux obsolètes, et les pénuries sont exacerbées par l’urbanisation rapide. Pour y répondre, le Kazakhstan met en œuvre des projets de modernisation de ses systèmes d’irrigation et de gestion des ressources en eau, en particulier dans les zones rurales. Parallèlement, le pays a lancé plusieurs initiatives pour favoriser la coopération régionale, notamment au sein du Fonds international pour sauver la mer d’Aral, pour restaurer un bassin hydrologique crucial partagé avec ses voisins. Ces efforts transfrontaliers sont essentiels pour garantir une gestion équitable de l’eau dans une région où les tensions entre les pays voisins sur les ressources en eau sont fréquentes.
Une coopération régionale et internationale essentielle
La crise de l’eau en Asie centrale est exacerbée par le changement climatique, avec des glaciers essentiels pour l’approvisionnement en eau qui fondent à un rythme alarmant. Kassym-Jomart Tokaïev a proposé la création d’un partenariat international pour protéger ces glaciers, soulignant leur rôle vital pour l’humanité. Le Kazakhstan, acteur clé dans cette région, continue de jouer un rôle de médiateur dans la gestion des ressources en eau, particulièrement à travers des accords bilatéraux et multilatéraux avec ses voisins. Le pays cherche à préserver l’équilibre des ressources hydriques tout en soutenant des projets d’adaptation aux impacts du climat.
L’Arabie saoudite, avec son expertise en dessalement et ses investissements de 6 milliards de dollars dans des projets hydriques, joue également un rôle central dans la dynamique régionale. Les deux pays coopèrent étroitement sur des initiatives visant à restaurer les réservoirs et à promouvoir des technologies économes en eau. Cette coopération renforcée pourrait servir de modèle pour d’autres régions du monde confrontées à des défis similaires. Les investissements dans des infrastructures hydriques modernes, comme les aqueducs et les systèmes de collecte d’eau de pluie, sont des éléments clés de cette collaboration croissante entre le Kazakhstan et ses partenaires internationaux.