Une fenêtre européenne sur la culture kazakhe : parution d’un livre fascinant, riche en gravures et récits
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Le livre Civilisation nomade et voyageurs européens, édité par le fonds culturel de Dosym Satpaev, offre une plongée unique dans la culture kazakhe des XVIIIe et XIXe siècles à travers les œuvres graphiques et témoignages de voyageurs européens, raconte le média Kursiv Lifestyle. Présenté à la maison d’enchères Bonart, cet ouvrage met en lumière l’importance historique de la steppe kazakhe.

Un pont entre deux mondes : des récits visuels uniques

L’ouvrage Civilisation nomade et voyageurs européens de Dosym Satpaev, qui vient d’être édité, réunit des gravures et dessins réalisés par des voyageurs européens ayant exploré la Grande Steppe, qui correspond aujourd’hui au Kazakhstan, raconte le média Kursiv Lifestyle. Ces images, accompagnées de récits, témoignent d’une époque où la région était un carrefour essentiel des échanges sur la Route de la Soie.

Selon Dosym Satpaev, interviewé par Kursiv Lifestyle, cette initiative visait à ressusciter l’héritage visuel d’une époque où les échanges diplomatiques, missionnaires et commerciaux étaient florissants, mais rarement documentés en images, faute de photographie. Réalisé en dix mois, le projet a nécessité une recherche approfondie sur les gravures conservées dans des collections privées, notamment celles de Satpaev lui-même et du fondateur de Bonart, Maksim Tkachenko. Certaines œuvres, cependant, n’ont pas été dessinées sur place, mais recréées en Europe d’après les récits des voyageurs.

Des témoignages fascinants sur le quotidien des Kazakhs

Les œuvres rassemblées dans le livre offrent un aperçu vivant des coutumes kazakhes, comme en témoignent les descriptions poétiques de voyageurs tels que Pierre-Gabriel Bonvalot et Jean-Guillaume Capus. Ils qualifient les akyns, bardes kazakhs, de « troubadours de la steppe », et évoquent la dombyra, un instrument qui, selon eux, retranscrit à la perfection l’atmosphère de la steppe, des bruits des pas des chameaux au souffle du vent.

L’orientaliste allemand Heinrich Julius Klaproth note quant à lui la pureté linguistique du kazakh, qu’il distingue des influences arabes ou persanes présentes dans l’Empire ottoman. Ces observations enrichissent la compréhension européenne de cette culture encore méconnue à l’époque.

Une richesse scientifique et culturelle

Toujours dans Kursiv Lifestyle, Valeria Ibraeva, experte en histoire de l’art ayant participé au projet, souligne la valeur scientifique des gravures présentées. Elle espère que ce livre, publié en russe et kazakh, encouragera des débats sociétaux et approfondira l’étude du patrimoine nomade. Organisé en chapitres thématiques, l’ouvrage explore les modes de vie, les traditions familiales et les cartographies anciennes vues par les Européens. Un trésor pour les passionnés d’histoire et de culture nomade.

Illustration par Freepik

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