La dégradation des terres en Asie centrale, un défi environnemental et humain
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La dégradation des terres menace gravement l’agriculture et les populations d’Asie centrale. Lors de la COP29, à Bakou, qui s’est clôturée le 22 novembre 2024, experts et responsables ont discuté de l’impact de ce phénomène sur la migration et le développement durable, mettant en lumière les défis spécifiques de la région et les solutions envisagées.

Une crise mondiale aux conséquences locales

Lors de la COP29 à Bakou, la question de la dégradation des terres a été au cœur des discussions. Selon Mejnun Mamedov, ministre de l’Agriculture d’Azerbaïdjan, environ 40% des terres agricoles mondiales sont affectées par ce phénomène, avec une perte annuelle de 12 millions d’hectares de sol fertile. Cette situation met en péril la subsistance de millions de personnes. En Asie centrale, la situation est particulièrement alarmante : 95% des terres du Tadjikistan sont exposées à la dégradation, et 30% des terres agricoles sont déjà dans un état critique.

Les causes principales incluent la déforestation, la dégradation des pâturages et la salinisation des sols. Ces processus, amplifiés par le changement climatique, ont conduit à une diminution drastique de la productivité agricole, aggravant les conditions de vie des populations rurales. Les terres arables du Tadjikistan, du Kirghizistan et du Kazakhstan se dégradent à un rythme inquiétant, mettant en danger la sécurité alimentaire et l’économie locale.

Des réponses régionales face à une urgence croissante

Pour contrer ces défis, les pays de la région explorent différentes solutions. Lors de la COP29, le Kirghizstan a présenté des initiatives pour lutter contre l’érosion des sols, exacerbée par la fonte rapide des glaciers, notamment par des programmes de restauration des terres cultivables. L’Ouzbékistan, de son côté, a dévoilé un projet ambitieux visant à optimiser la gestion de l’eau à travers des technologies comme l’irrigation goutte-à-goutte et le suivi numérique des sols. Le bassin de la mer d’Aral, fortement touché par la dégradation, reste une priorité majeure.

Les effets sociaux de la dégradation des terres ont également été soulignés. En Tadjikistan et au Kirghizstan, la baisse de la productivité agricole pousse de nombreux jeunes à migrer vers la Russie ou le Kazakhstan, à la recherche de meilleures opportunités. Comme l’indique un rapport de l’ONU, cette migration est souvent le résultat indirect de la perte de terres fertiles. Pour freiner cet exode, les experts recommandent des investissements dans la restauration des sols et la création d’emplois locaux, condition essentielle pour stabiliser les communautés rurales.

Illustration www.freepik.com.

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