Au Kirghizstan, le ministère du Travail a mis en place un programme novateur intitulé « Des denrées alimentaires en échange de travail », visant à offrir aux personnes éloignées de l’emploi des denrées alimentaires en contrepartie de leur participation à des travaux d’intérêt général. Cette initiative a permis à de nombreux habitants de la région d’Och de bénéficier de produits de première nécessité tout en contribuant au développement local.

Des rations alimentaires généreux en échange de travaux d’intérêt général

Dans le cadre de ce programme, 1.195 résidents du district d’Alay, issus de milieux défavorisés et sans emploi, ont été mobilisés pour réaliser diverses infrastructures essentielles. Parmi les travaux effectués figurent l’installation de conduites d’eau, la construction de gabions, de ponts, de réservoirs et d’étangs piscicoles. Les participants ont également renforcé les berges, asphalté des trottoirs et creusé des canaux, améliorant ainsi significativement les infrastructures locales.

En reconnaissance de leur contribution, chaque participant a reçu 300 kg de farine, 30 litres d’huile et une rémunération totale de 327 200 dollars américains. Cette approche innovante vise à fournir une aide immédiate sous forme de denrées alimentaires tout en offrant une rémunération monétaire, favorisant ainsi l’autonomie des bénéficiaires.

Parallèlement, le ministère du Travail a initié des programmes de formation pour faciliter l’insertion professionnelle des populations vulnérables. Ainsi, 15 Kirghizes du Pamir récemment réinstallés ont été formés à la couture et à la conduite, élargissant leurs perspectives d’emploi et renforçant leur intégration socio-économique.

Le Kirghizstan n’est pas pionnier en la matière

Cette initiative s’inscrit dans une tendance mondiale visant à lutter contre la pauvreté et le chômage par des programmes d’échange travail-denrées alimentaires. Dans plusieurs pays, des projets similaires ont été mis en place pour soutenir les populations défavorisées tout en améliorant les infrastructures locales.

Par exemple, en Inde, le programme « Food for Work » a été lancé pour offrir des rations alimentaires aux travailleurs participant à des projets de développement rural, tels que la construction de routes et l’aménagement de terres agricoles. Ce programme a contribué à la réduction de l’insécurité alimentaire et à la création d’emplois dans les zones rurales.

De même, en Éthiopie, le « Productive Safety Net Programme » (PSNP) fournit des denrées alimentaires ou des transferts monétaires aux ménages vulnérables en échange de leur participation à des travaux communautaires. Ce programme a permis d’améliorer la sécurité alimentaire et de renforcer la résilience des communautés face aux chocs économiques.

Ces initiatives démontrent l’efficacité des programmes d’échange travail-denrées alimentaires pour soutenir les populations vulnérables, améliorer les infrastructures locales et favoriser l’insertion professionnelle des personnes éloignées du marché de l’emploi.