Le ministère de la Culture du Kirghizstan a lancé une inspection inopinée de la chaîne de télévision Next TV suite à une plainte d’un citoyen, rapporte le média Kloop.kg. Le plaignant accuse la chaîne de diffuser des informations pouvant susciter des protestations et soulève des questions sur le financement étranger de certains programmes.
Une plainte déclenche une inspection sur fond d’accusations récurrentes
Le ministère de la Culture du Kirghizstan a initié une enquête non planifiée visant la chaîne de télévision Next TV, à la suite d’une plainte déposée par un individu nommé Sanjar Adylbek uulu. Ce dernier accuse la chaîne de diffuser des informations « négatives et parfois inexactes », susceptibles de provoquer des « mouvements de protestation ». Dmitri Lozhnikov, producteur général de la chaîne, a confirmé cette information au média kirghize Kloop. Selon lui, ces accusations rappellent « les messages typiques des usines à trolls » et concernent la manière dont la chaîne traiterait certains sujets en adoptant une perspective critique.
En outre, la plainte évoque la diffusion par Next TV de programmes financés par des sources étrangères, dont Radio Liberty. Selon le plaignant, cette pratique violerait les lois sur la radiodiffusion nationale, en particulier celles exigeant que 50% des programmes soient en langue officielle.
Des vérifications déjà effectuées et des soupçons de pression politique
Dmitri Lozhnikov a rappelé qu’une inspection planifiée avait été menée il y a un an et demi, concluant que la chaîne respectait les exigences légales. Depuis, il affirme que la part des programmes en langue nationale n’a cessé d’augmenter. « Nous pensons qu’il s’agit d’une nouvelle tentative de fermer notre chaîne », a-t-il déclaré à Kloop, soulignant que le ministère ne pourrait, en première instance, qu’émettre un avertissement si des infractions étaient confirmées.
Parallèlement, Ravshan Jeenbekov, propriétaire de la chaîne et figure de l’opposition politique, a dénoncé sur les réseaux sociaux une manœuvre organisée visant à faire pression sur un média indépendant et sur lui-même. Il considère ces actions comme une attaque délibérée contre la liberté de la presse dans le pays. Cette affaire intervient dans un contexte où les médias indépendants dénoncent une recrudescence des pressions gouvernementales au Kirghizstan.