Le Kazakhstan approuve un projet de budget 2025-2027, le Fonds national sera mis à contribution
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Le parlement kazakh a adopté le projet de budget pour les années 2025 à 2027, basé sur un baril de pétrole à 75 dollars et un taux de change moyen de 470 tenges par dollar. Malgré des prévisions économiques optimistes, le budget présente un déficit élevé, que le gouvernement prévoit de couvrir en mobilisant d’importants fonds en provenance du Fonds national. Ces retraits, cependant, soulèvent des préoccupations quant à la durabilité de cette ressource à long terme.

Fonds national : des prélèvements très importants au titre de 2024 et 2025 pour financer les dépenses courantes

Le budget prévoit des rentrées budgétaires pour 2025 à hauteur de 15,6 trillions de tenges, avec des augmentations progressives jusqu’à 18,2 trillions de tenges en 2027. Cependant, les dépenses restent largement supérieures aux revenus, atteignant 25,8 trillions de tenges en 2025, pour légèrement diminuer avant de remonter à 24,6 trillions en 2027. Ce déséquilibre financier oblige le gouvernement à envisager des transferts conséquents depuis le Fonds national, un fonds souverain initialement destiné aux futures générations. En effet, au titre 2024, 5.600 milliards de tenges ont déjà été prélevés de ce fonds, avec une projection de 5.300 milliards pour 2025. Le ministre des Finances, Madi Taquiev, a évoqué la possibilité de réduire les dépenses si les revenus budgétaires ne se stabilisent pas dans les prochaines années, soulignant la dépendance du budget aux transferts pour maintenir l’équilibre.

La Banque nationale met en garde contre cette stratégie périlleuse

Les autorités financières reconnaissent également les risques de cette stratégie. Timur Suleimenov, président de la Banque nationale, a signalé un déséquilibre croissant entre les contributions et les prélèvements du Fonds national, où les retraits dépassent les entrées. Timur Suleimenov alerte également sur les effets pro-inflationnistes que ces prélèvements engendrent. En effet, ces transferts massifs influencent négativement les marchés monétaire et des changes, faussant le taux de change et posant des défis aux entreprises locales. Selon Timur Suleimenov, cette situation accroît la menace d’une « maladie hollandaise », freinant une politique monétaire plus souple et le potentiel de réduction des taux d’intérêt, notamment ceux appliqués aux prêts bancaires pour les entreprises. Toutefois, les responsables misent sur l’entrée en vigueur prochaine d’un nouveau code fiscal pour alléger la pression sur le Fonds. Le gouvernement espère ainsi augmenter la part des recettes fiscales dans le PIB, ce qui pourrait contribuer à réduire le déficit budgétaire sans dépendre des fonds souverains.

Les députés ont majoritairement voté en faveur de ce projet budgétaire, malgré les enjeux soulevés par cette forte dépendance aux ressources pétrolières et aux fonds du Fonds national. Ce budget triennal soulève ainsi des questions importantes sur la stabilité économique à long terme et sur la capacité de l’État à équilibrer croissance économique et responsabilité budgétaire.

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