Kazakhstan : vers une limitation des ventes de cartes SIM pour lutter contre la cybercriminalité
cartes SIM

Le ministère du Développement numérique, des Innovations et de l’Industrie aérospatiale du Kazakhstan envisage de restreindre la vente de cartes SIM aux particuliers et aux entreprises. Cette mesure, annoncée par le vice-ministre Askhat Orazbek lors d’une réunion parlementaire, vise à endiguer la hausse des cybercrimes, souvent orchestrés par des escrocs utilisant les réseaux sociaux et des applications comme WhatsApp.

Au Kazakhstan, l’État pourrait reprendre l’attribution des numéros de téléphone

L’annonce de cette mesure est un pas important dans la lutte contre la cybercriminalité au Kazakhstan. Selon Askhat Orazbek, les réseaux sociaux et les messageries instantanées comme WhatsApp deviennent des canaux privilégiés pour les cybercriminels, créant des vulnérabilités que les opérateurs téléphoniques ne peuvent actuellement pas contrôler. Afin de résoudre ce problème, Askhat Orazbek a proposé de transférer le plan de numérotation sous contrôle étatique. Ce changement impliquerait que les citoyens obtiendraient leurs numéros de téléphone mobiles ou fixes via le portail « Gouvernement électronique » ou l’application mobile eGov. Cette centralisation permettrait aux autorités de superviser de manière plus stricte l’attribution des numéros et d’instaurer des limites pour empêcher l’usage abusif des cartes SIM.

Au Kazakhstan, le rattachement du code IMEI de l’appareil au numéro d’indentification personnel du citoyen est déjà en place

Une des mesures clés proposées par le gouvernement est la limitation à dix cartes SIM par personne. Bien que les précisions concernant les restrictions pour les entreprises n’aient pas été divulguées, celles-ci devront néanmoins justifier l’utilisation de chaque numéro acquis. Ce dispositif s’inscrit dans une politique de sécurisation des données et de lutte contre la fraude. Déjà, par le passé, les autorités kazakhes avaient obligé les utilisateurs à enregistrer leurs appareils via un code IMEI relié à leur numéro de téléphone et à leur numéro d’identification personnel (IIN). Cette démarche avait pour but de réduire les vols de téléphones et les fraudes, mais il semble que les défis de sécurité numérique persistent.

Par ailleurs, cette proposition s’inscrit dans un contexte où les députés s’inquiètent des pratiques des opérateurs téléphoniques. Lors d’une récente session parlementaire, le chef de la faction social-démocrate nationale, Askhat Rakhimzhanov, a souligné des lacunes dans la protection des données personnelles des citoyens. Il a fait part de ses craintes quant au risque que ces données puissent être transmises aux cybercriminels. Cette situation a suscité des critiques sur l’incapacité des opérateurs à garantir une confidentialité totale pour les utilisateurs. Les nouvelles restrictions envisagées pourraient ainsi combler les lacunes actuelles et offrir une réponse plus adaptée aux menaces de cybercriminalité.

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