Le président de Gazprom, Alexeï Miller, a rencontré le premier vice-premier ministre du Kazakhstan, Roman Sklyar, lors du Forum international du gaz à Saint-Pétersbourg. Les parties ont abordé des questions liées à l’augmentation des livraisons de gaz, au transport et à la transformation du gaz. Parallèlement, la Russie examine la possibilité d’accroître l’exportation de certains produits pétroliers vers le Kazakhstan, alors que le pays connaît des arrêts temporaires de ses raffineries de pétrole.
Le nord du Kazakhstan est alimenté en gaz par Gazprom
La rencontre entre Alexeï Miller et Roman Sklyar s’inscrit dans un contexte de coopération énergétique croissante entre la Russie et le Kazakhstan. Les discussions, qui ont eu lieu lors du Forum international du gaz de Saint-Pétersbourg 2024, ont porté sur le développement de partenariats stratégiques dans la filière gazière. Depuis octobre 2023, la Russie a commencé à livrer du gaz naturel à l’Ouzbékistan en passant par le territoire kazakh, en utilisant l’ancienne infrastructure du gazoduc « Asie centrale – Centre », construite à l’époque soviétique. Ce gazoduc, désormais réorienté pour un usage inversé, joue un rôle clé dans le transit de gaz vers l’Asie centrale.
En novembre 2023, Gazprom a renforcé sa coopération avec le Kazakhstan en signant un accord stratégique. Cet accord prévoit l’augmentation des volumes de gaz destinés à traverser le Kazakhstan pour alimenter non seulement l’Ouzbékistan, mais aussi le nord du Kazakhstan, région déficitaire en infrastructures gazières malgré les importantes réserves de gaz du pays. La possibilité d’étendre cette collaboration à d’autres projets de transport et de traitement du gaz est également en discussion.
La Russie devrait accroître ses exportations de pétrole vers le Kazakhstan
Les relations énergétiques entre les deux pays ne se limitent pas au gaz. La Russie est prête à intensifier ses exportations de produits pétroliers vers le Kazakhstan. En effet, le Kazakhstan traverse actuellement une période de réduction de sa production interne en raison de l’arrêt planifié de l’une de ses principales raffineries, située à Atyraou, pour maintenance. Les volumes actuels de produits pétroliers stockés permettent de subvenir à la demande, mais la situation pourrait se compliquer si l’arrêt se prolongeait.
Pour pallier ce potentiel déficit, la Russie pourrait augmenter ses livraisons de diesel et d’autres dérivés pétroliers vers le Kazakhstan, selon un récent rapport du ministère russe de l’Énergie. Ces livraisons s’inscriraient dans le cadre de la coopération bilatérale déjà existante, qui inclut le transit de pétrole kazakh par le consortium du pipeline Caspien (KPC) ainsi que par le réseau de pipelines russes. Ces infrastructures relient les champs pétroliers kazakhs aux ports russes de la mer Noire et de la Baltique, facilitant l’exportation du pétrole vers les marchés mondiaux.
La diversification des voies de transit, que ce soit pour le gaz ou le pétrole, permet au Kazakhstan de consolider ses relations énergétiques avec son voisin russe tout en répondant à ses besoins croissants en énergie, notamment pour les régions du nord et de l’est.