Face à la hausse de la demande chinoise en gaz, le Kazakhstan envisage la construction d’un nouveau gazoduc pour augmenter ses exportations vers la Chine. Cette expansion potentielle met en lumière le rôle stratégique croissant du Kazakhstan dans le marché énergétique régional, malgré les défis posés par la concurrence et la baisse des prix sur le marché national.

La Chine est désormais un marché clé pour les pays producteurs de gaz

Le Kazakhstan discute actuellement avec la Chine pour augmenter ses exportations de gaz, un projet ambitieux qui pourrait inclure la construction d’un gazoduc additionnel reliant directement les deux pays. Sanjar Zharkeshov, le président de QazaqGaz, a rappelé l’importance de ces négociations, indiquant que le Kazakhstan vise des volumes de gaz « considérablement plus élevés » pour répondre à la demande chinoise croissante.

Avec environ 4 milliards de mètres cubes exportés chaque année vers la Chine, contre 21 milliards consommés localement, cette expansion viserait à intensifier les flux d’exportation dans un contexte où la Chine est devenue un marché clé pour les pays producteurs de gaz, dont la Russie et le Turkménistan. De plus, bien que la croissance économique chinoise ralentisse, la demande énergétique demeure robuste, incitant le Kazakhstan à renforcer sa capacité d’approvisionnement en collaborant avec des investisseurs, notamment qataris, pour développer de nouveaux champs d’ici 2029.

Le gazoduc pourrait coûter 6 milliards de dollars, sa construction prendrait 6 ans

En parallèle, le Kazakhstan cherche à atténuer les pertes sur le marché intérieur, où les prix du gaz sont maintenus bas pour les ménages. Pour cela, QazaqGaz envisage une nouvelle formule de prix afin d’assurer la rentabilité de la production domestique. En soutenant les plus grands producteurs du pays, tels que KazMunayGas, Tengiz, Kashagan et Karachaganak, le Kazakhstan compte accroître ses capacités d’extraction. Une augmentation des exportations permettrait ainsi de compenser les prix réduits pratiqués localement, où QazaqGaz vend le gaz à des tarifs significativement inférieurs aux prix d’exportation, notamment vers la Chine où le prix moyen atteint 249,66 dollars pour mille mètres cubes. Pour financer ces projets ambitieux, QazaqGaz envisage également l’émission d’euro-obligations à hauteur d’un milliard de dollars en 2025, en fonction des conditions du marché.

Le projet de construction d’un nouveau gazoduc vers la Chine est estimé à un coût entre 3 et 6 milliards de dollars et pourrait nécessiter jusqu’à trois ans pour être réalisé. En se connectant à une infrastructure chinoise actuellement exploitée à seulement 70% de sa capacité, ce gazoduc permettrait de sécuriser les engagements d’approvisionnement pendant les périodes de forte demande, comme celle de l’hiver.