Le ministère de la Santé du Kirghizstan propose un projet de décret visant à intégrer la médecine traditionnelle dans le système de santé national. Ce projet, actuellement soumis à consultation publique, prévoit la création de programmes de formation spécifiques pour les futurs praticiens et la reconnaissance de cette médecine comme un domaine scientifique à part entière.
Systématiser les différentes méthodes utilisées depuis des générations
Au Kirghizstan, le ministère de la Santé a initié un projet de décret intitulé « Sur les modalités de formation des praticiens dans le domaine de la médecine traditionnelle ». Le document, soumis à une discussion publique, vise à soutenir et reconnaître la médecine traditionnelle comme une branche distincte des savoirs traditionnels. Il s’agit d’en faire un domaine scientifique autonome, tenant compte des spécificités des traditions et cultures nationales du Kirghizstan. À cette fin, le ministère propose d’étudier et de systématiser les différentes méthodes de soins populaires utilisées depuis des générations dans le pays. Ces pratiques seront ensuite intégrées dans un programme éducatif, destiné à des établissements spécialisés tels que des facultés universitaires, des instituts de recherche et des écoles de médecine.
La médecine traditionnelle bientôt dans les hôpitaux ?
L’objectif est non seulement d’enseigner ces savoirs, mais aussi de former des spécialistes qualifiés. Pour cela, le ministère envisage la création d’un institut de recherche ou d’une académie dédiée. Ce centre de formation permettrait non seulement de préparer des praticiens diplômés en médecine traditionnelle, mais aussi de mener des essais cliniques sur les médicaments issus de cette médecine. Le projet inclut une formation spécialisée dans des disciplines telles que l’acupuncture, la thérapie manuelle, la phytothérapie, ou encore l’apithérapie. Une fois formés, ces praticiens pourraient exercer dans les établissements médicaux publics et recevoir un salaire financé par l’État.
Médecine traditionnelle : au Kirghizstan, les praticiens pourront soutenir des thèses dans leur domaine
Par ailleurs, les médecins déjà diplômés auraient la possibilité de suivre des cours de formation continue dans le domaine de la médecine traditionnelle. Le ministère souhaite ouvrir un conseil scientifique au sein de l’Institut national kirghize de réorientation et de formation continue pour permettre aux praticiens de soutenir des thèses dans ce domaine. Enfin, le ministère propose au gouvernement de développer des plantations d’herbes médicinales, en vue de la production de médicaments naturels destinés aux soins médicaux. Cette initiative permettrait de renforcer l’accès à des ressources locales tout en soutenant une filière économique nationale durable.
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