Tadjikistan : la torture en détention persiste, alerte une ONG
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Malgré les efforts pour combattre la torture, les actes de violence commis par les forces de l’ordre au Tadjikistan continuent de faire des victimes. En 2024, huit nouvelles plaintes pour torture ont été recensées, touchant adultes et mineurs. Ces violences sont souvent utilisées pour extorquer des aveux, au mépris des droits humains fondamentaux.

Tadjikistan : des méthodes brutales encore largement utilisées en détention

En 2024, la situation des droits de l’homme au Tadjikistan reste préoccupante, notamment concernant l’usage de la torture. La Coalition contre la torture dans le pays a rapporté 8 cas de violences perpétrées par les forces de l’ordre au cours des six premiers mois de l’année. Parmi les victimes, on compte quatre hommes, une femme et trois mineurs, la plupart âgés de 22 à 34 ans. Ces individus ont subi des actes de violence inouïs, tels que des coups, des décharges électriques, ainsi que des menaces de viol dirigées non seulement contre eux, mais aussi contre leurs proches. Ces pratiques visent à obtenir des aveux sous la contrainte ou à punir les détenus pour leurs actions supposées.

Ces violences ne sont pas seulement physiques. En effet, les détenus font également face à une forte pression psychologique, incluant des menaces d’incarcération et des tentatives d’humiliation. Les forces de l’ordre utilisent ces méthodes pour casser la volonté des suspects, les contraignant ainsi à se plier aux exigences des autorités. Les plaintes déposées contre ces abus ont principalement été dirigées contre le ministère de l’Intérieur, bien que d’autres agences, telles que l’Agence de lutte contre la corruption et l’Agence de lutte contre les stupéfiants, aient également été impliquées.

Un système judiciaire défaillant et des conséquences physiques graves

En parallèle à ces tortures, le système judiciaire tadjik est critiqué pour son inefficacité. Les procédures judiciaires sont régulièrement marquées par des retards importants et des violations des droits fondamentaux. Les procès débutent souvent en retard, les juges étant distraits par des appels téléphoniques ou des discussions qui ne concernent pas les affaires en cours. De plus, les personnes à mobilité réduite se voient régulièrement refuser l’accès aux bâtiments judiciaires en raison de l’absence d’infrastructures adaptées comme des rampes d’accès ou des ascenseurs. Par ailleurs, les avocats subissent eux-mêmes des pressions. Lors des procès, leurs affaires sont fouillées, contrairement aux procureurs et aux policiers. Ces fouilles incluent même la saisie de documents confidentiels relatifs à l’enquête, empêchant les avocats de défendre pleinement leurs clients.

Les conséquences de ces tortures sont désastreuses pour les victimes. Selon le rapport de la Coalition contre la torture, neuf personnes ont été hospitalisées après avoir subi des violences de la part des forces de l’ordre, dont sept hommes et deux femmes. Les victimes ont signalé des blessures graves, notamment des coups à la tête, au visage et aux jambes, ainsi que des douleurs au niveau des reins et des côtes. Certaines ont également souffert de traumatismes psychologiques dus aux insultes et aux menaces qu’elles ont subies. Les examens médicaux ont révélé des problèmes de santé variés, tels que l’hypertension artérielle, des douleurs thoraciques et une augmentation des niveaux de sucre dans le sang.

La Coalition contre la torture poursuit ses efforts pour fournir un soutien juridique et médical à ces victimes, ainsi qu’à leurs familles. Ces interventions permettent à ces personnes de bénéficier de consultations, de diagnostics médicaux et d’un suivi psychologique. Toutefois, malgré ces initiatives, la lutte contre l’impunité reste une tâche ardue dans ce pays où les violations des droits de l’homme demeurent monnaie courante.

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