Avec la rentrée scolaire, les étudiants turkmènes se voient imposer des restrictions drastiques à l’université. Les autorités leur retirent leurs passeports et exigent qu’ils prouvent qu’ils n’ont pas de véhicule personnel, sous peine de sanctions, révèle la radio Azathabar.
Turkménistan : le retrait du passeport, une limitation sérieuse des étudiants dans leurs droits
Les étudiants admis dans les universités du Turkménistan doivent obligatoirement remettre leurs passeports. Selon les sources locales de la radio Azathabar, le service turkmène de Radio Liberty, cette politique a été imposée afin de limiter les déplacements des étudiants à l’étranger. Les autorités semblent préoccupées par le fait que ces jeunes puissent quitter le pays pour poursuivre leurs études ou chercher du travail à l’étranger. Il est aussi rapporté que ce retrait de passeport s’accompagne souvent de pressions exercées sur les familles des étudiants, les responsables les incitant à coopérer sous la menace d’éventuelles représailles.
Cette rétention des passeports n’est pas une simple formalité administrative. En effet, les étudiants privés de leur passeport sont limités dans leur liberté de circulation, même à l’intérieur du pays. Cela complique par exemple leur accès aux services qui nécessitent une identification officielle. Cette situation provoque un sentiment de frustration croissant parmi les jeunes Turkmènes et leurs familles, qui voient dans cette mesure une manière de contrôler encore davantage la population de cet État autoritaire.
Ne pas avoir de voiture, une condition sine qua none pour être étudiant au Turkménistan
En plus de la confiscation des passeports, les étudiants doivent fournir une preuve officielle qu’ils ne possèdent pas de véhicule personnel. Ce nouveau règlement, qui s’applique dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur, vise à restreindre la mobilité des jeunes et à limiter leur accès à des moyens de transport privés. D’après un interlocuteur d’Azathabar, l’objectif non avoué serait de dissuader les déplacements non autorisés hors des campus ou dans d’autres régions du pays.
Les étudiants doivent ainsi obtenir des documents auprès de la police et d’autres institutions gouvernementales pour prouver qu’ils ne possèdent ni voiture ni autre moyen de transport motorisé. Les étudiants ayant des véhicules sont explicitement dissuadés de les utiliser sous peine de sanctions allant jusqu’à l’exclusion de l’université. Cette nouvelle politique suscite de vives critiques, certains y voyant une intrusion excessive dans la vie privée et la liberté de mouvement des citoyens turkmènes.