Le gouvernement kirghize, en collaboration avec la mairie de Bichkek, a élaboré un projet de règlementation pour le secteur des taxis. Ce projet vise à créer des taxis municipaux avec des règles strictes pour les transporteurs, afin d’améliorer la qualité du service et de lutter contre la monopolisation du marché par des entreprises privées telles que Yandex.Taxi.
Les autorités kirghizes sont mécontentes des frais élevés facturés aux chauffeurs par Yandex.Taxi
Le Kirghizstan s’apprête à mettre en œuvre une vaste réforme du secteur des taxis. Le gouvernement kirghize a constaté que l’absence de réglementation uniforme pour les services de taxis avait conduit à une baisse de la qualité du service. Selon les autorités, le pays compte plus de 300.000 chauffeurs de taxi, dont 70% sont affiliés à Yandex.Taxi. Cette entreprise, dominante sur le marché, prélève une commission de 21% sur les revenus des chauffeurs, dont 3% sont versés à des entreprises partenaires. La question des frais élevés avait d’ailleurs déjà été soulevée au parlement kirghize en novembre 2023.
Cependant, ce modèle économique soulève des préoccupations car la plateforme n’assume aucune responsabilité en cas de problème, laissant les chauffeurs face à tous les risques et violations potentielles. Ce contexte de domination par Yandex.Taxi et d’autres grands opérateurs a conduit à une monopolisation croissante du marché, ce qui se traduit par une augmentation des tarifs et un flux monétaire significatif sortant du pays.
Taxis au Kirghizstan : les véhicules seront uniformisés et les frais facturés aux chauffeurs plafonnés
Face à cette situation, les autorités ont proposé la création de taxis municipaux sous la supervision de la mairie. Ces nouveaux taxis seraient soumis à un tarif réglementé, fixé à un maximum de 10% du montant de la course, ce qui représente une réduction substantielle par rapport aux taux actuels pratiqués par les plateformes privées. La création de taxis municipaux permettrait ainsi de contrôler les prix, de réduire la charge financière sur les chauffeurs et de maintenir les revenus générés à l’intérieur du pays.
En outre, le projet de règlementation impose des exigences strictes en matière de sécurité et d’apparence pour les taxis. Seules les voitures ayant passé un contrôle technique annuel pourront être utilisées comme taxis. De plus, ces véhicules devront être peints en bleu et blanc, avec l’inscription du logo du transporteur et du nom de la ville où le taxi opère. À l’intérieur du véhicule, la carte de visite du chauffeur avec sa photo devra être visible pour les passagers, tout comme un taximètre ou un terminal de paiement. Le gouvernement accorde également une priorité aux véhicules à faibles émissions polluantes, renforçant ainsi l’engagement envers l’environnement tout en modernisant le service de taxi dans le pays.