Kazakhstan : une « puissance en pleine transition « selon l’Institut Montaigne

L’Institut Montaigne a récemment publié une étude approfondie sur le Kazakhstan, explorant son statut de puissance en Asie centrale. En effet le Kazakhstan, bien que non membre du G20, se distingue par son vaste territoire, ses riches ressources naturelles et sa position stratégique entre la Chine et l’Europe. Cette position géographique et économique lui confère un rôle dépassant ses ambitions régionales.

Selon l’étude du prestigieux « Institut Montaigne », une référence en France, ce qui qualifie le Kazakhstan comme une « puissance moyenne », c’est son ambition d’adopter une politique extérieure globale, notamment en matière de climat, d’environnement et de non-prolifération nucléaire. En effet, le Kazakhstan, premier producteur mondial d’uranium, s’implique activement dans la gestion du nucléaire civil et se positionne comme médiateur dans plusieurs conflits régionaux, notamment en Syrie et entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Cette diplomatie proactive est illustrée par des initiatives comme le “One Water summit”, projet lancé en collaboration avec la France.

Cependant, la même analyse met aussi en lumière les défis auxquels le pays est confronté pour maintenir cette position. Le Kazakhstan doit notamment consolider son identité nationale dans un contexte de grande diversité ethnique et culturelle. La population kazakhe, autrefois minoritaire, représente aujourd’hui environ 70% de la population, mais le pays abrite encore 140 ethnies différentes. Cette diversité, bien que source de fierté, requiert des efforts constants pour préserver la cohésion nationale.

Le deuxième défi majeur pour le Kazakhstan demeure de réduire sa dépendance à l’égard de la Russie. Car bien que les relations économiques avec la Russie restent étroites, Astana cherche à diversifier ses partenariats, notamment avec la Chine, l’Inde, la Turquie, et l’Europe. Le Kazakhstan vise également à se démarquer sur la scène internationale en devenant une alternative financière régionale, notamment par le biais de l’Astana International Financial Forum, et en se positionnant comme un leader dans le domaine de la cryptomonnaie.

Toutefois, l’invasion de l’Ukraine a mis en évidence la fragilité de cette indépendance relative. Le Kazakhstan se trouve dans une position délicate, cherchant à équilibrer ses relations avec la Russie et la Chine tout en affirmant son autonomie. L’étude de l’Institut Montaigne souligne que le Kazakhstan tente de naviguer prudemment en évitant de provoquer ses puissants voisins tout en poursuivant une politique extérieure multilatérale.

Enfin, l’étude conclut que le Kazakhstan, bien qu’encore en développement en termes de démocratie et de maturité institutionnelle, s’efforce bel et bien de se positionner comme une puissance capable d’influencer les dynamiques régionales et globales. Une éventuelle adhésion à l’OCDE serait un pas important vers la réalisation de ses ambitions internationales.

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