Les 14 et 15 septembre 2024, les autorités ouzbèkes organisent un écomarathon censé récolter des fonds pour la réhabilitation de la mer d’Aral, un site naturel autrefois florissant mais qui, à cause des mauvaises décisions prises à l’époque soviétique, se transforme de plus en plus en un désert.
Mer d’Aral : un évènement pour sensibiliser le public à la désertification
Un événement sportif d’envergure internationale, l’écomarathon intitulé « Un investissement pour l’avenir de notre planète », se déroulera les 14 et 15 septembre dans la région désertique de Barsakelmes, située au Karakalpakstan, en Ouzbékistan. Cet événement vise à sensibiliser le public à la désertification et à l’utilisation durable des ressources en eau, tout en mettant en lumière la richesse culturelle de la région.
Le marathon écologique, qui se tiendra dans l’un des paysages les plus arides d’Asie centrale, réunira environ 500 participants venant de 20 pays différents. Parmi eux, on retrouvera des athlètes professionnels, des diplomates, ainsi que des militants écologistes. Tous les participants bénéficieront d’un transfert vers le site du marathon, ainsi que d’un programme culturel en soirée, comprenant de la musique ethnique et une nuitée dans des yourtes. Les organisateurs espèrent ainsi non seulement sensibiliser à l’urgence environnementale, mais aussi promouvoir le tourisme dans cette région méconnue.
Écomarathon en soutien à la mer d’Aral : des distances comprises entre 5 et 42 km
Les distances proposées pour les courses varieront de 5 à 42 km, offrant ainsi des options pour tous les niveaux de coureurs, des amateurs aux marathoniens aguerris. Le parcours sera jalonné de points de ravitaillement tous les cinq kilomètres, où les coureurs pourront s’hydrater. Le caractère inclusif de cet événement est souligné par la possibilité offerte à toute personne intéressée de s’inscrire, moyennant le paiement d’un droit d’entrée.
Ce marathon est organisé par le ministère de l’Écologie, de la protection de l’environnement et des changements climatiques d’Ouzbékistan, en collaboration avec l’école de course ProRun. Ils espèrent que cet événement attirera l’attention internationale sur les problèmes écologiques de la région tout en incitant les visiteurs à découvrir la beauté et le patrimoine unique du Karakalpakstan.
La désertification de la mer d’Aral, la conséquence d’une mauvaise décision de l’époque soviétique
La mer d’Aral (qui, en réalité, n’a de mer que le nom), autrefois le quatrième plus grand lac du monde, a subi un déclin dramatique au cours des dernières décennies en raison de l’action humaine et du changement climatique. Ce désastre écologique est principalement dû à des projets d’irrigation massive initiés par l’Union soviétique dans les années 1960 pour soutenir la culture du coton. Ces projets ont détourné les deux principales rivières alimentant la mer, l’Amou-Daria et le Syr-Daria, réduisant ainsi drastiquement l’apport en eau de la mer d’Aral. En conséquence, le lac a perdu environ 90% de sa surface, se transformant en un ensemble de petits lacs salés entourés de déserts, maintenant appelés « désert d’Aralkoum ».
Ce phénomène de rétrécissement a mené à une désertification accélérée de la région, un processus où des terres autrefois fertiles se transforment en désert. Le fond asséché de la mer, exposé au vent, est devenu une source majeure de tempêtes de poussière toxique, contenant des résidus de pesticides et de produits chimiques agricoles. Ces tempêtes ont des conséquences graves sur la santé des habitants, augmentant les taux de maladies respiratoires et de cancers. De plus, l’écosystème local, autrefois riche en biodiversité, s’est effondré, entraînant la disparition de nombreuses espèces aquatiques et mettant fin à l’industrie de la pêche locale, autrefois florissante.