Tadjikistan : des initiatives internationales pour améliorer la gestion de l’eau
l'eau au Tadjikistan

Le Tadjikistan, riche en ressources en eau, fait face à des défis croissants liés à la gestion de ses ressources hydriques en raison de l’impact du changement climatique et de l’augmentation de la population. Plusieurs initiatives internationales sont actuellement en cours afin d’améliorer l’accès à l’eau et à assurer une gestion durable de cette ressource vitale.

Un projet européen de collecte de données via des capteurs volants et des satellites de télédétection

Le Tadjikistan, un pays montagneux d’Asie centrale, est l’un des plus grands réservoirs d’eau douce de la région, avec ses vastes glaciers et ses rivières alimentées par la fonte des neiges. Cependant, cette richesse hydrique est de plus en plus menacée par le changement climatique, qui altère les dynamiques des glaciers et modifie la composition des débits fluviaux. Face à ces défis, le gouvernement tadjik a lancé un programme de réforme du secteur de l’eau, visant à améliorer la planification et l’allocation des ressources en eau à travers différentes zones de bassins fluviaux. Pourtant, ce programme souffre d’un manque de données précises sur la fonte des neiges et des glaciers, ce qui complique l’élaboration d’un plan de gestion intégrée des ressources en eau.

Pour pallier ce manque de données, plusieurs projets internationaux ont été mis en place. Parmi eux, un projet dirigé par FutureWater, en partenariat avec l’Université d’Utrecht et l’Université de Fribourg, se concentre sur la collecte de données cruciales via des capteurs volants et des satellites de télédétection. Ces données sont ensuite utilisées pour alimenter des modèles glacio-hydrologiques, essentiels pour prévoir les débits d’eau et planifier leur utilisation. En outre, ces initiatives visent à renforcer la capacité des spécialistes tadjiks à utiliser ces outils avancés pour une meilleure gestion des ressources en eau.

Au Tadjikistan, les plans de gestion des ressources en eau se basent sur les modèles élaborés par le projet TRIGGER

Le renforcement des capacités locales est au cœur de ces initiatives internationales. Le projet IRDP, mis en œuvre dans le cadre du programme « Towards Rural Inclusive Growth and Economic Resilience (TRIGGER) », en est un exemple concret. Ce projet offre un soutien technique au ministère de l’Énergie et des Ressources en eau du Tadjikistan, en se concentrant sur le bassin de la rivière Zarafshon. L’un des principaux objectifs est d’améliorer l’accès à l’eau d’irrigation pour les petits exploitants agricoles, en fournissant des services de conseil technique, des formations et en renforçant les capacités des parties prenantes locales.

Un autre aspect essentiel de ces projets est la création de modèles prédictifs robustes pour mieux gérer l’allocation de l’eau. Par exemple, les modèles SPHY et WEAP sont utilisés pour prévoir les conditions de débit saisonnier, permettant ainsi une meilleure planification et allocation des ressources hydriques. Les résultats de ces modèles sont ensuite intégrés dans des notes d’orientation politique, proposant des stratégies pour développer un plan de gestion des ressources en eau résilient face aux aléas climatiques.

En parallèle, l’Union européenne s’engage également dans le renforcement des capacités tadjikes en matière de gestion des ressources en eau. À travers des formations et des projets de collaboration, l’UE contribue à la modernisation des compétences techniques locales, en mettant l’accent sur l’utilisation de technologies modernes telles que la télédétection et les modèles hydrologiques avancés. Ces efforts visent non seulement à répondre aux défis immédiats posés par le changement climatique, mais aussi à assurer une gestion durable des ressources en eau à long terme, indispensable pour le développement socio-économique du Tadjikistan.

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