L’Ouzbékistan devrait se doter d’une loi sur les « étrangers indésirables »
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Un nouveau projet de loi a été adopté par le parlement ouzbek, interdisant l’entrée aux étrangers et apatrides considérés comme « indésirables » pendant cinq ans. Cette loi vise à protéger la souveraineté nationale face à des menaces perçues, notamment les discours hostiles envers l’Ouzbékistan. Elle a suscité des réactions variées parmi les citoyens et les observateurs internationaux.

Selon le gouvernement ouzbek, il s’agit de renforcer la sécurité nationale

La chambre basse du parlement ouzbek a approuvé un projet de loi visant à réguler le statut des étrangers et des apatrides dans le pays. Ce projet de loi modifie la législation existante pour établir des critères et des procédures claires permettant de déclarer une personne étrangère comme « indésirable » et de lui interdire l’entrée en Ouzbékistan pour une durée de cinq ans. Le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité de renforcer la sécurité nationale dans un contexte de globalisation, où les menaces peuvent facilement franchir les frontières.

Les motifs pour lesquels une personne peut être considérée indésirable incluent des actions ou des déclarations contraires à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays, ainsi que des actes incitant à la haine ethnique, sociale ou religieuse. Ceux qui sont déclarés indésirables ne pourront pas ouvrir de comptes bancaires, acheter des biens immobiliers, participer à la privatisation ou entrer dans des relations financières et contractuelles en Ouzbékistan. La loi a passé avec succès dans la chambre basse du parlement, maintenant il ne reste que la validation du Sénat et la signature du président pour qu’elle puisse être promulguée.

Un outil pour museler les voix dissidentes ?

Cette loi a provoqué une réaction mitigée parmi les citoyens ouzbeks et les observateurs internationaux. Certains voient en cette législation une réponse nécessaire aux récentes déclarations provocatrices de certains propagandistes russes contre l’Ouzbékistan. Ces déclarations, jugées offensantes, ont poussé des activistes à demander au gouvernement de prendre des mesures fermes contre les individus menaçant la dignité nationale.

Cependant, d’autres craignent que cette loi puisse être utilisée pour réprimer les opposants politiques et les critiques du gouvernement. Des parallèles sont tracés avec les lois sur les « agents étrangers » en Russie, qui ont été utilisées pour limiter la liberté d’expression et restreindre l’activité des ONG. Selon les critiques, la nouvelle législation pourrait servir à museler les voix dissidentes et à renforcer l’autoritarisme, en particulier contre ceux qui exposent des questions sensibles telles que la corruption ou les violations des droits de l’homme.

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