Depuis le 20 juin 2024, la prise de rendez-vous pour la demande de passeports biométriques pour l’année 2025 est suspendu dans la région de Dachogouz, au Turkménistan. Cette situation, révélée par les correspondants d’Azathabar, a exacerbé les difficultés pour les citoyens souhaitant voyager à l’étranger.

Au Turkménistan, une attente interminable pour demander un passeport

Les files d’attente pour obtenir des passeports biométriques au Turkménistan se sont allongées fortement en 2024, atteignant des niveaux sans précédent. Les listes de citoyens en attente pour 2025 sont déjà complètes, forçant les autorités de Dachogouz à suspendre l’enregistrement des nouvelles demandes, révèle la radio Azathabar, le service turkmène de Radio Liberty. Selon des employés anonymes de la migration, il n’y a plus de jetons disponibles pour ajouter de nouveaux noms aux listes.

Cette pénurie a non seulement interrompu l’enregistrement des nouveaux demandeurs, mais a également retardé le traitement des dossiers des citoyens dont le tour devrait arriver prochainement. Les autorités ont annoncé que les demandes en attente jusqu’en septembre 2024 ne seraient pas traitées avant le 15 septembre 2024, date prévue pour la réception d’une nouvelle livraison de formulaires de passeports biométriques.

Une crise aggravée par la corruption

Malgré ces restrictions officielles, les citoyens disposant de moyens financiers conséquents peuvent toujours obtenir leurs passeports en passant par des intermédiaires corrompus. Les pots-de-vin pour accélérer le processus et contourner les listes d’attente officielles peuvent atteindre de 7.000 à 10.000 manats. Ce système de corruption est enraciné dans le pays et touche diverses sphères de la vie quotidienne, de l’éducation à la santé.

Cette situation a engendré un profond désarroi parmi les habitants de Dachogouz, nombreux à vouloir quitter le pays pour améliorer les conditions de vie de leurs familles. Cependant, pour ceux qui ne peuvent pas se permettre de payer des pots-de-vin, l’obtention d’un passeport reste une tâche insurmontable. La frustration croissante parmi les citoyens face à ce système inégalitaire reflète les défis plus larges auxquels est confrontée la société turkmène.