Une ligne ferroviaire reliant le Tadjikistan à l’Ouzbékistan et à la Chine pourrait enfin être construite
ligne ferroviaire Kachgar-Douchanbé-Samarcande

Le projet de construction de la voie ferrée reliant Kachgar à Samarcande via Douchanbé promet de transformer les infrastructures du Tadjikistan. Ce projet vise à renforcer les relations économiques entre la Chine, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, tout en facilitant les échanges commerciaux sur le continent eurasiatique.

Une ligne ferroviaire Kachgar-Douchanbé-Samarcande, un projet vieux de 80 ans

C’est un souffle nouveau qui vient d’être donné au projet de la voie ferrée reliant le Tadjikistan à l’Ouzbékistan à l’ouest et à la Chine à l’est. Le projet de la ligne ferroviaire Kachgar-Douchanbé-Samarcande trouve ses racines dans les discussions historiques entre les dirigeants soviétiques et tadjiks. En 1946, lors d’une rencontre avec Joseph Staline, le leader tadjik Bobodjon Gafourov avait exprimé le désir de développer les infrastructures ferroviaires pour relier Samarcande à Douchanbé. Cependant, ce projet avait été retardé en raison des priorités de reconstruction post-guerre en Union soviétique. Aujourd’hui, avec les nouvelles dynamiques géostratégiques, le Tadjikistan envisage de réactualiser et de modifier ce projet pour inclure une connexion avec Kachgar en Chine. La réalisation de cette voie ferrée est désormais perçue comme une priorité pour sortir le pays de son isolement géographique et stimuler son économie.

La construction de cette ligne ferroviaire offrirait des avantages considérables. D’un point de vue économique, elle permettrait une intégration plus étroite avec les marchés chinois et ouzbeks, facilitant ainsi le commerce et l’investissement. Le tracé proposé, qui traverse plusieurs régions clés, favoriserait le développement des infrastructures locales et créerait des emplois. En outre, ce corridor renforcerait le rôle du Tadjikistan dans le commerce eurasiatique, en s’intégrant dans un corridor reliant la Chine à l’Europe via l’Asie centrale et le Moyen-Orient.

Défis techniques et financement

La réalisation de ce projet de grande envergure nécessite de surmonter plusieurs défis techniques, notamment la traversée de régions montagneuses complexes et de nombreuses rivières. Le Tadjikistan, avec ses ressources limitées, ne peut à lui seul financer ce projet ambitieux. La formation d’un consortium international est donc envisagée, incluant des partenaires tels que la Chine, la Turquie, l’Iran, et des institutions financières mondiales. Un investissement de 4 à 5 milliards de dollars est estimé nécessaire pour construire cette voie de 400 à 500 kilomètres. Le consortium permettrait non seulement de partager les coûts, mais aussi de garantir un soutien technique et logistique indispensable à la réalisation du projet.

Impact positif sur la stabilité régionale

Au-delà de ses avantages économiques, le projet ferroviaire Kachgar-Douchanbé-Samarcande pourrait avoir un impact positif sur la stabilité régionale. En améliorant les connexions entre les pays, il favoriserait des échanges pacifiques et une meilleure compréhension mutuelle, réduisant ainsi les risques de conflits. L’inclusion de l’Afghanistan, en proie à des troubles internes, dans ce réseau ferroviaire pourrait également contribuer à sa stabilisation en facilitant son intégration économique avec ses voisins. Le développement d’infrastructures robustes et interconnectées est essentiel pour promouvoir la paix et la prospérité dans une région souvent marquée par les tensions.

Le projet de voie ferrée Kachgar-Douchanbé-Samarcande se présente ainsi comme un catalyseur potentiel de développement économique et de stabilité régionale, reliant l’Est à l’Ouest de l’Eurasie et offrant une alternative viable aux routes maritimes actuellement dominées par des zones instables.

Illustration www.freepik.com.

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