Avant le forum international sur les investissements dans la santé en Asie centrale, Hans Kluge, directeur du bureau régional européen de l’OMS, a accordé une interview exclusive à l’agence Kazinform. Il y explique les raisons et les objectifs de ces investissements ainsi que les défis rencontrés.

L’importance des investissements dans la santé en Asie centrale

Dans un entretien à l’agence Kazinform, Hans Kluge, le directeur du bureau régional européen de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rappelle que les investissements dans la santé sont des investissements pour l’avenir des pays et de la société dans son ensemble. Un forum international dédié à ce sujet, prévu à Bichkek les 26 et 27 juin 2024, vise à développer de nouveaux partenariats pour des projets de santé, à échanger des expériences pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) en matière de santé, et à souligner l’importance de ces investissements pour le développement durable. La région de l’Asie centrale, qui compte 76,5 millions d’habitants dont une grande partie est jeune, nécessite des systèmes de santé robustes, surtout après la pandémie de Covid-19.

Entre le 1er janvier 2022 et le 30 mars 2024, le bureau régional européen de l’OMS a mobilisé 101,78 millions de dollars pour soutenir les initiatives de santé dans la région, dont 28,3 millions de dollars pour le Kazakhstan. Cependant, pour renforcer les systèmes de santé et atteindre les ODD, davantage d’efforts sont nécessaires. Ces investissements ne profitent pas seulement à la santé publique mais assurent également la stabilité économique et la sécurité régionale.

Les besoins spécifiques du Kazakhstan en matière de santé

Depuis son indépendance, le Kazakhstan a fait des progrès significatifs dans le domaine de la santé, avec une amélioration de l’espérance de vie et une réduction de la mortalité. L’introduction de la couverture médicale universelle a permis d’accroître l’accès aux services de santé de base sans difficultés financières pour la population. Toutefois, des défis subsistent, notamment une mortalité élevée due aux maladies non transmissibles, aux accidents de la route et aux suicides, ainsi qu’un financement insuffisant des services de santé.

Pour répondre à ces défis, l’OMS a aidé à élaborer une feuille de route pour la santé et le bien-être, soutenue par les leaders régionaux en 2022. Cette feuille de route met l’accent sur 11 domaines critiques pour les investissements et le partenariat, tels que le renforcement des soins de santé primaires, l’amélioration de la gouvernance dans le secteur de la santé, la promotion de la transformation numérique et le renforcement de la sécurité sanitaire. Des investissements étrangers sont indispensables dans ces domaines pour combler les lacunes existantes et améliorer la qualité des services de santé.

La coopération continue entre le Kazakhstan et l’OMS, sous l’égide du président Kassym-Jomart Tokaïev et de la ministre de la Santé, Dr Akmaral Alnazarova, est essentielle pour atteindre ces objectifs. L’engagement collectif dans le secteur de la santé est crucial pour assurer un avenir sain et stable à la région de l’Asie centrale.