L’Allemagne discute avec l’Ouzbékistan pour faciliter la déportation de migrants afghans en utilisant le territoire ouzbek comme étape intermédiaire. Cette collaboration vise à éviter des négociations directes avec les autorités talibanes en Afghanistan, tout en établissant un cadre de coopération migratoire bilatérale.
L’Ouzbékistan veut pour ses ressortissants un accès privilégié au marché de l’emploi allemand
L’Allemagne cherche à expulser les migrants afghans ayant commis des infractions via l’Ouzbékistan pour éviter des pourparlers directs avec le régime taliban, croit savoir le site d’information ouzbek Fergana. Le ministre de l’Intérieur allemand, Nancy Faeser, s’est rendue à Tachkent pour négocier cet accord. Le plan consiste à transporter d’abord les migrants en Ouzbékistan, puis de là, les renvoyer à Kaboul, utilisant la compagnie aérienne privée KamAir. Cette dernière a déjà une expérience similaire avec la Suède pour des missions de rapatriement.
L’Ouzbékistan a posé comme condition préalable la signature d’un accord migratoire avec l’Allemagne. Ce traité permettrait aux citoyens ouzbeks de travailler en Allemagne, encadrant ainsi leur immigration. Actuellement, cet accord est en phase finale de validation. Cette demande de l’Ouzbékistan vise à compenser l’aide apportée à l’Allemagne en facilitant la déportation des Afghans.
L’Allemagne se séparerait bien d’Afghans ayant commis des crimes
L’Allemagne a durci sa politique migratoire après un incident à Mannheim, où un migrant afghan a tué un policier lors d’un rassemblement anti-islamique. Le chancelier allemand Olaf Scholz a souligné la nécessité de déporter les criminels étrangers, renforçant ainsi la politique de sécurité intérieure. Malgré cet incident, l’idée de déporter les migrants via des pays tiers était déjà en discussion.
L’Afghanistan a exprimé son opposition à ce projet, exhortant l’Allemagne à résoudre les questions migratoires par le biais de canaux consulaires traditionnels. Actuellement, environ 13.000 Afghans se trouvent en Allemagne, ayant fui leur pays après la prise de pouvoir des talibans. Leur retour en Afghanistan est risqué, avec des menaces de persécutions voire de peine de mort. Les autorités allemandes doivent donc naviguer entre leurs obligations sécuritaires et leurs engagements humanitaires.