Un nouvel organisme, l’Agence de Notation Eurasiatique (ERA), a été fondé pour fournir des évaluations financières et économiques indépendantes dans la région eurasiatique. L’initiative, lancée par le président russe Vladimir Poutine en mai 2023, répond à un besoin pressant de contrebalancer les « biais des agences européennes ».
Une réponse à la polarisation des notations
L’ERA, dirigée par Alexandre Torchin, ancien vice-président de la Banque de Russie, a commencé ses activités avec une focalisation sur la mise au point et l’ajustement de ses méthodologies d’évaluation. Lors du Forum économique et financier international des BRICS (IFE Forum BRICS 2024), qui s’est tenu à Moscou les 27-28 mai 2024, Andreï Belyaninov, secrétaire général de l’Assemblée des peuples de l’Eurasie, a souligné l’importance de cette initiative pour offrir un outil d’évaluation adéquat aux investissements dans la région.
La création de l’ERA a été motivée par les critiques envers les agences de notation européennes, accusées de biais politiques dans leurs évaluations. En ce sens, l’ERA vise à fournir une évaluation plus juste et représentative des réalités économiques de la région. Selon Andreï Belyaninov, il est crucial de disposer d’instruments de notation qui reflètent fidèlement les dynamiques économiques pour stimuler le développement global en région eurasiatique.
L’ERA ne se limite pas à l’évaluation financière et économique ; elle entend également s’intéresser aux domaines culturels et éducatifs. Cette approche holistique permettra de promouvoir le développement à tous les niveaux, faisant de la notation un catalyseur de croissance pour le territoire eurasiatique.
Notation indépendante : le travail à réaliser est immense
L’établissement de l’ERA n’a pas été sans défis. Selon Elvira Nabioullina, présidente de la Banque centrale de Russie, de nombreuses questions complexes restent à résoudre, notamment la structure de financement et l’indépendance de l’agence. Néanmoins, elle estime qu’une reconnaissance mutuelle des notations entre les pays membres pourrait être une solution plus rapide et pragmatique.
La formation de l’ERA s’inscrit dans une dynamique plus large de création d’instruments financiers indépendants au sein de l’Union économique eurasiatique (UEEA). Avec la participation de l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et la Russie, cette agence pourrait jouer un rôle clé dans l’essor économique de la région.