Les ministères des Transports du Tadjikistan et de la République de Tatarstan (Russie) ont signé un mémorandum d’entente pour le recrutement de travailleurs tadjiks, notamment des chauffeurs et des contrôleurs de transport en commun, visant à améliorer le service dans les villes sud-est du Tatarstan.
Des centaines d’emploi promis pour les ressortissants du Tadjikistan au Tatarstan
Lors du forum économique international « Russie – Monde islamique : KazanForum 2024 », un accord a été conclu entre le Tadjikistan et la République du Tatarstan (Russie), annonce le ministère des Transports du Tadjikistan. Le ministre des Transports du Tadjikistan, Azim Ibrokhim, et son homologue du Tatarstan, Farit Hanifov, ont formalisé leur coopération par la signature d’un mémorandum d’entente. Cet accord est destiné à renforcer les relations bilatérales en facilitant l’échange de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur des transports, notamment des chauffeurs, des contrôleurs et des ingénieurs. Ce mémorandum vise non seulement à combler le manque de main-d’œuvre qualifiée dans le Tatarstan, mais aussi à offrir de meilleures opportunités économiques aux citoyens du Tadjikistan.
Le mémorandum met en lumière la volonté des deux républiques de développer un partenariat mutuellement bénéfique dans le secteur des transports. Il prévoit la création de centaines d’emplois pour les Tadjiks dans le Tatarstan, offrant de bonnes conditions salariales et un accès à la protection sociale. En particulier, ce partenariat pourrait bénéficier aux villes du sud-est du Tatarstan, telles que Bugulma et Leninogorsk, où la demande pour un service de transport amélioré est pressante. Les autorités locales espèrent que l’arrivée de travailleurs qualifiés du Tadjikistan aidera à élever le standard des services de transport public, ce qui, en retour, pourrait stimuler l’économie locale par une meilleure mobilité des personnes et des biens.
Accord sur l’emploi de Tadjiks au Tatarstan : un impact réel incertain
Les implications de cet accord sont vastes, car il permet également de tisser des liens sociaux et culturels plus forts entre les deux populations. En fournissant un cadre réglementé pour l’emploi et le séjour des Tadjiks au Tatarstan, l’accord assure que les conditions de travail respecteront les normes communément admises dans le secteur et les droits des travailleurs. Cette initiative est vue comme un modèle potentiel de coopération internationale dans le domaine du transport public, promettant des bénéfices économiques et sociaux pour les deux parties.
La signature de cet accord intervient une dizaine de jours seulement après un accident mortel à Saint-Pétersbourg (Russie), dans lequel un bus conduit par conducteur tadjik est tombé dans une rivière, faisant sept morts. De plus, depuis l’attentat du 22 mars 2024 à Moscou, une dizaine de régions russes ont interdits à des ressortissants du Tadjikistan (et parfois aussi de l’Ouzbékistan) de travailler dans le secteur des transports en commun (y compris les taxis). Enfin, même passer le contrôle aux frontières en Russie est aujourd’hui quasi-impossible pour un Tadjik. On peut donc se demander si la signature de cet accord aura un quelconque impact positif réel.