Le Kazakhstan et le jeu d’équilibre entre la liberté des médias et les intérêts nationaux
médias

Le 18 avril dernier, dans les colonnes du média turc Atalayar, Emir Nuhanovic, président de « l’Institut des politiques européennes et de la société numérique », a publié une tribune analysant les efforts du Kazakhstan pour équilibrer la liberté des médias avec la sauvegarde de ses intérêts nationaux.

Dans sa tribune, Emir Nuhanovic décrit un environnement médiatique kazakhstantais très particulier, tiraillé, entre de puissants intérêts financiers, des acteurs étatiques et quelques éléments médiatiques indépendants. D’ailleurs, l’expert rappelle aussi le poids historique de l’autoritarisme et du monopole des oligarques sur les médias, héritage de l’ère de l’ancien président Nursultan Nazarbaïev. Ainsi, des figures comme Dariga Nazarbayeva, fille de l’ancien président, ont été impliquées dans la gestion d’actifs médiatiques majeurs à travers des entités comme Alma Media. En outre, certains médias sont toujours contrôlés directement ou indirectement par le Fond de l’ancien chef de l’Etat, renforçant l’interconnexion entre les élites politiques et médiatiques.

Une situation délétère, que compte bien réformer le gouvernement actuel kazakhstanais. Car, comme le rappelle Emir Nuhanovic, plusieurs les réformes visant à renforcer la liberté de parole sont en cours dans le pays pour protéger la stabilité économique et démocratique du pays, malgré la persistance de certaines influences oligarchiques et étrangères.

Certes, le Kazakhstan possède aussi son appareil médiatique public, notamment l’agence Khabar et la télévision kazakhe, ainsi que les bureaux de presse des organes d’État. D’ailleurs, la nouvelle administration a été relativement tempérée dans leur contrôle par rapport au régime de Nazarbaïev ainsi qu’à d’autres républiques d’Asie centrale. Mais l’influence puissance des intérêts financiers et des acteurs étatiques étrangers justifient le recours à des mesures de plus en plus strictes pour contrecarrer les tentatives de désinformation et de déstabilisation.

À ce titre, a tribune d’Émir Nuhanovic offre une perspective précieuse et nuancée sur le délicat équilibre entre liberté des médias et protection des intérêts nationaux au Kazakhstan. Alors que le pays continue de naviguer entre les réformes internes et les pressions externes, le débat sur la liberté des médias et son impact sur la démocratie reste plus pertinent que jamais.

Newsletter

Pour rester informé des actualités de l’Asie centrale