Le Turkménistan, pays connu pour son régime autoritaire, célèbre chaque année le 12 décembre la Journée de la Neutralité. Cette journée, instaurée depuis 1995, est marquée par des festivités à grande échelle, impliquant des milliers de personnes dans des défilés et des représentations. Cependant, derrière les paillettes de cette célébration se cachent des problématiques profondes qui soulèvent des questions sur les droits humains et les libertés individuelles dans le pays.
Préparatifs rigoureux et exigences sévères
Les préparatifs pour la Journée de la Neutralité de cette année ont été particulièrement rigoureux. Plus de mille personnes du Balkan velayat ont été envoyées à Achgabat, la capitale, pour se préparer au défilé militaire. Parmi eux, des militaires, des cadets d’écoles militaires et des employés d’entreprises publiques. Les exigences pour les participants ont été renforcées, incluant la nécessité de fournir un certificat de non-condamnation des parents sur trois générations et d’être de nationalité turkmène.
De plus, chaque participant au défilé doit signer un engagement écrit au nom du ministre de la Défense, stipulant qu’en cas d’erreur, même mineure, lors du défilé, ils pourraient être punis. Les erreurs mentionnées incluent trébucher ou tomber pendant le défilé, ou tout dysfonctionnement, même mineur, d’un véhicule de combat. « Le participant doit écrire dans l’engagement que s’il trébuche ou tombe pendant le défilé, ou si une petite défaillance est trouvée dans un véhicule de combat pendant la marche, ou si le défilé ne plaît pas aux dirigeants, il accepte d’être puni. Ils sont avertis qu’ils pourraient être accusés de discréditer l’État lors d’événements diffusés en direct. Ils sont même menacés de prison possible », écrit Radio Azatlyk.
Une atmosphère de peur et d’inquiétude
Cette situation crée une atmosphère de peur parmi les participants. Les militaires, en particulier, considèrent ces exigences comme injustes, soulignant que des erreurs peuvent être commises accidentellement. La préparation au défilé est décrite comme très difficile, nécessitant beaucoup de temps et d’efforts, et commence dès les mois d’été.
Face à ces contraintes, le nombre de personnes quittant l’armée a augmenté. Rien qu’en octobre et novembre 2023, au moins 50 officiers de marine dans le Balkan velayat ont demandé à démissionner de leur propre gré.