Au cœur de l’Asie Centrale, une crise silencieuse se joue, touchant des milliers d’aspirants à la Green Card américaine en Ouzbékistan. Plus de 5,500 citoyens ouzbeks, ayant triomphé lors de la loterie DV-2023, se heurtent désormais à un obstacle imprévu : un système de visa américain lent et apparemment discriminatoire au sein de leur propre pays.
L’Ouzbékistan, avec ses 5,511 gagnants, figure parmi les nations les plus chanceuses dans ce programme. Toutefois, seulement 44% d’entre eux ont été convoqués à ce jour pour un entretien de visa. En comparaison, des pays comme l’Algérie, le Maroc, le Népal et l’Arménie, affichant des nombres de gagnants similaires, ont vu un pourcentage significativement plus élevé de leurs citoyens convoqués.
Ces statistiques soulèvent des questions sur l’équité du processus. Les candidats ouzbeks s’interrogent : pourquoi une si petite portion d’entre eux a été appelée pour les entretiens de visa, et pourquoi les numéros de dossier les plus élevés semblent être systématiquement ignorés ?
La méthode de sélection de l’ambassade des États-Unis à Tachkent suscite également des inquiétudes. Initialement aléatoire, elle semble s’être focalisée exclusivement sur les candidats aux numéros de dossier plus bas, laissant ceux ayant des numéros plus élevés dans l’incertitude. Cette approche risque de priver de nombreux gagnants de leur chance, compte tenu de la proximité de la date butoir du 30 septembre pour les entretiens.
S’ajoutant à cette frustration, l’ambassade américaine à Tachkent opère ses entretiens de visa uniquement le lundi, exacerbant ainsi les retards. Plus préoccupant encore, les jours fériés américains, tombant souvent les lundis, ont entraîné l’annulation de plusieurs sessions d’entretiens sans qu’elles ne soient reprogrammées. Cette situation a conduit à la perte de précieuses opportunités pour de nombreux candidats, aggravant encore la situation.
Une autre dimension de ce dilemme se révèle dans le traitement des candidats d’autres pays, qui, pour diverses raisons, ont choisi de transférer leur demande de visa à l’ambassade de Tachkent. Ces individus semblent bénéficier d’une priorité, au détriment des citoyens ouzbeks, intensifiant le sentiment d’injustice parmi ces derniers.
Derrière ces chiffres et ces procédures se cachent des histoires humaines poignantes. Des gagnants, tels qu’une femme ouzbèke, évoquent leur parcours difficile et leur espoir de construire une nouvelle vie aux États-Unis. Ces aspirations, nourries au fil des mois et des années, risquent de se dissiper si la situation actuelle persiste.
Dans ce contexte, l’ambassade des États-Unis à Tachkent fait face à un défi crucial : redresser le cap et garantir un processus équitable et efficace pour tous les gagnants de la Green Card en Ouzbékistan. Les espoirs et les rêves de milliers de personnes sont en jeu, attendant une réponse juste et opportune.