L’Ouzbékistan, cette nation stratégiquement positionnée en Asie centrale, se trouve à un carrefour économique crucial. Au 1er juillet 2023, la dette de l’État ouzbek atteignait 31,5 milliards de dollars, représentant 36,8% du PIB national. L’augmentation de 2,3 milliards de dollars depuis le début de l’année signale une stratégie d’emprunt international vigoureuse, la Chine, le Japon et la Corée du Sud figurant parmi les principaux créanciers. Les institutions financières internationales telles que la Banque Asiatique de Développement et la Banque Mondiale contribuent également de façon substantielle au volume de la dette extérieure ouzbèke.
Cependant, le gouvernement ouzbek ne perd pas de vue la prudence fiscale, prévoyant un déficit budgétaire de 4% du PIB pour 2024, inférieur au déficit attendu de 5% en 2023. Cette projection s’appuie sur un cadre de budget prévisionnel qui anticipe des revenus étatiques de 21,9 milliards de dollars contre des dépenses de 22,7 milliards. Fidèle à sa politique de modération, le ministère de l’Économie et des Finances s’engage à maintenir la dette externe en dessous de 60% du PIB, avec un objectif de réduction à moyen terme à 50% du PIB. L’Ouzbékistan s’appuie sur des prêts de 5 milliards de dollars pour 2024, destinés pour moitié au soutien du budget de l’État et pour l’autre à des projets d’investissement.
La toile économique se complexifie lorsqu’on considère le contexte macroéconomique global de l’Ouzbékistan. Le PIB réel a crû de 5,6% durant la première moitié de 2023, dynamisé par les exportations, les remises et la consommation, bien que le pays ait vu sa monnaie, le som ouzbek, se déprécier de 6,9% par rapport au dollar américain. En dépit d’une réduction du taux de pauvreté à 14% en 2022, la balance commerciale déficitaire et la baisse des réserves internationales à 33,7 milliards de dollars signalent une vulnérabilité certaine. L’économie ouzbèke, bien qu’en expansion, est prévue pour affronter un déficit courant élargi et une consommation intérieure ralentie due à la diminution des envois de fonds de la Russie. L’horizon économique prévoit cependant un allégement progressif du déficit budgétaire à 4% du PIB en 2024 et 3,6% en 2025 grâce à la consolidation budgétaire attendue.
Les enjeux sont donc posés pour l’Ouzbékistan : gérer une dette croissante tout en stimulant une croissance économique durable et inclusive. Le défi pour le gouvernement ouzbek sera de naviguer ces eaux économiques incertaines en équilibrant prudemment les emprunts extérieurs avec les nécessités de développement interne.