Dans le paysage économique du Kazakhstan, l’année 2023 s’annonce comme une période de croissance modérée, impulsée par le secteur des hydrocarbures avec une prévision de hausse du PIB réel de 3,5 % pour 2023 et de 4 % pour 2024. Cette dynamique est toutefois tempérée par une révision à la baisse des perspectives de croissance des partenaires commerciaux majeurs et une inflation intérieure élevée entraînant une érosion du pouvoir d’achat. Le secteur minier, soutenu par les investissements directs étrangers, et le programme de logement gouvernemental sont attendus comme des piliers d’activité d’investissement, même si la consommation des ménages pourrait être freinée par l’inflation, des coûts d’emprunt croissants et un endettement des ménages plus élevé.
L’inflation reste un défi majeur, alimentée par les prix élevés des denrées alimentaires et des biens intermédiaires importés, atteignant son plus haut niveau depuis la fin des années 1990. Bien que l’on s’attende à une dissipation des perturbations de l’approvisionnement en 2023, une politique monétaire stricte sera nécessaire pour maîtriser les attentes inflationnistes, avec une projection de retour à la fourchette cible de 4-6 % en 2024.
Cependant, l’économie kazakhe fait face à des risques de ralentissement, notamment liés à d’éventuelles perturbations de l’opération du Consortium Pipeline de la Caspienne, qui pourraient entraîner des pertes de volumes de production et de recettes fiscales. La forte inflation intérieure persistante est également un défi sérieux, en particulier pour les ménages les plus vulnérables, et pourrait potentiellement amplifier les risques de tensions sociales. Pour atténuer ce risque, il pourrait s’avérer nécessaire de poursuivre le resserrement monétaire et de contrôler plus strictement les dépenses publiques, tout en ciblant plus efficacement les programmes sociaux.
Avec la montée des tensions géopolitiques, la diversification des routes commerciales et le développement de liens alternatifs dans la chaîne d’approvisionnement s’avèrent cruciaux. Les liens économiques significatifs du Kazakhstan avec la Russie et sa proximité géographique le rendent fortement dépendant de l’infrastructure économique russe. Les perturbations actuelles dans les chaînes d’approvisionnement, exacerbées par les sanctions imposées à la Russie, soulignent la nécessité de développer des itinéraires commerciaux alternatifs pour renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement.
Pour relever les défis de son développement à moyen terme, le Kazakhstan doit poursuivre ses réformes structurelles. La croissance économique a été considérablement freinée par une faible productivité au cours de la dernière décennie. Pour renforcer le capital humain, qui a souffert pendant la pandémie avec la fermeture des écoles et les perturbations de l’enseignement, le pays doit adopter une approche globale pour améliorer l’accès à une éducation de qualité et répondre ainsi aux inégalités exacerbées par les pertes d’apprentissage dues à la pandémie.