L’escalade de la dette publique pèse lourd sur le budget du Kazakhstan
dette

Le Kazakhstan fait face à une augmentation significative des coûts associés à la gestion de sa dette publique. En neuf mois, ces coûts ont augmenté de 39%, absorbant une part préoccupante des dépenses budgétaires, dans un contexte de baisse des recettes fiscales et des prix du pétrole.

Une gestion de dette de plus en plus coûteuse

En 2023, le Kazakhstan a vu ses dépenses pour le service et le remboursement de la dette publique augmenter de façon alarmante. Entre janvier et septembre 2023, ces dépenses ont atteint 3.700 milliards de tenges, représentant 18% du budget consolidé du pays (20.200 milliards de tenges), contre 2,7 billions de tenges pour la même période en 2022. Cette hausse de 39% est significative et dépasse largement l’inflation générale des dépenses budgétaires, qui a été de 19% pour la même période, totalisant une augmentation de 3.200 milliards de tenges pour atteindre 20.300 milliards de tenges. L’Association des Financiers du Kazakhstan (AFK) a particulièrement souligné cette situation préoccupante, qui reflète une contrainte budgétaire croissante pour le pays.

Des revenus en berne et un déficit grandissant

Le Kazakhstan rencontre également des difficultés du côté des recettes. Avec seulement 64% du plan de collecte fiscale pour 2023 réalisé en neuf mois, contre 86% l’année précédente, le pays est loin des prévisions. En termes absolus, cela se traduit par 16,7 billions de teng es collectés sur un objectif de 26 billions de tenges. Parallèlement, le budget a connu un déficit de 17% (2,9 billions de tenges), couvert par des emprunts de 5,1 billions de tenges — un montant qui s’approche dangereusement de l’objectif annuel de 5,6 billions de tenges. L’AFK alerte sur le risque que le plan d’emprunt annuel soit dépassé avant la fin de l’année si cette tendance se maintient.

L’affaiblissement de la balance budgétaire survient dans un contexte de diminution des prix du pétrole, une ressource vitale pour l’économie kazakhe. Avec une baisse de 20% du prix moyen du pétrole Brent, passant de 102,3 dollars à 81,9 dollars le baril, par rapport à une prévision budgétaire de 85 dollars, le pays doit faire face à des recettes pétrolières réduites. La conjonction de ces facteurs économiques défavorables pousse le gouvernement à rechercher de toute urgence de nouvelles sources de revenus et à reconsidérer sa stratégie de gestion de la dette pour la fin de l’année, afin d’éviter une pression fiscale encore plus forte à venir.

Illustration par Freepik

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