Protection de la couche d’ozone : le Turkménistan est sommé d’agir
CFC

L’immobilisme du Turkménistan en matière de protection de l’environnement inquiète au niveau mondial. Et pas uniquement en ce qui concerne les émissions de méthane dans ses champs gaziers. Le Secrétariat de l’ozone du Programme des Nations Unies pour l’Environnement a récemment tenu une réunion avec le gouvernement turkmène afin d’appeler le pays à respecter ses engagements internationaux en matière de réduction progressive de l’utilisation de CFC et HFC, des gaz dont l’émission dans l’atmosphère est préjudiciable pour la couche d’ozone.

Le Turkménistan formera les techniciens aux dangers des CFC et HFC

Lors d’une récente réunion interministérielle, qui s’est tenue avec la participation de l’Office de l’Ozone du ministère turkmène de l’Environnement et des représentants des Nations Unies, il a été question des mesures visant à réduire l’utilisation de réfrigérants. Le Turkménistan a présenté un rapport détaillé, témoignant de ses efforts pour contrôler rigoureusement l’importation de réfrigérants, notamment certains types de CFC (chlorofluorocarbures) et HFC (hydrofluorocarbures).

Les participants à la réunion ont souligné l’importance de la formation des techniciens en réfrigération. D’ici 2025, le Turkménistan envisage de créer, au sein de l’Université Internationale du Pétrole et du Gaz Yagshygeldi Kakayev, une plateforme éducative pour la formation et la certification des techniciens. Par ailleurs, l’idée de créer une association nationale de réfrigération pour les centres administratifs régionaux a été évoquée, cette dernière devant proposer une aide juridique et consultative à ses membres. La nécessité de sensibiliser les douaniers sur les types modernes de réfrigérants pour empêcher leur importation a également été rappelée.

Le Turkménistan se donne jusqu’en 2047 pour cesser l’utilisation de HFC

Les chlorofluorocarbures, communément appelés CFC, sont des composés chimiques constitués de chlore, de fluor et de carbone. Initialement loués pour leurs propriétés uniques comme gaz propulseurs dans les aérosols, réfrigérants dans les climatiseurs et réfrigérateurs, ou encore comme agents d’expansion pour les mousses plastiques, ils se sont avérés des ennemis silencieux de notre environnement. La dangerosité des CFC réside principalement dans leur capacité à détruire la couche d’ozone stratosphérique qui protège la Terre des rayons ultraviolets nocifs du soleil. Une fois libérés dans l’atmosphère, ces composés montent lentement vers la stratosphère où, sous l’effet des rayons ultraviolets, ils libèrent des atomes de chlore, entraînant une réaction en chaîne destructrice pour les molécules d’ozone. Face à cette menace environnementale, une action internationale s’est avérée nécessaire. En 1987, le Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone a été adoptée. Cette convention internationale, ratifiée par la grande majorité des pays, vise à réduire puis éliminer la production et la consommation de substances, dont les CFC, nuisibles à la couche d’ozone. Grâce à cette initiative, la production et l’utilisation des CFC ont été largement interdites à l’échelle mondiale, marquant une étape cruciale dans la protection de notre planète.

En ce qui concerne le Turkménistan, le pays n’a ratifié le Protocole de Montréal qu’en 1993. Mais en 1996 déjà, le Secrétariat de l’ozone du Programme des Nations Unies pour l’Environnement relevait le non-respect par le Turkménistan de ses engagements. Le même constat a été fait à plusieurs reprises dans les années qui ont suivi, au point que le Secrétariat de l’ozone menace désormais d’enjoindre les pays qui fournissent le Turkménistan en CFC à cesser leurs exportations. (Sur le papier, le Turkménistan interdit l’importation de CFC depuis 2015.)

Concernant les hydrofluorocarbures (HFC), interdits par l’Amendement de Kigali de 2016, et que le Turkménistan a ratifié en 2020, le pays a élaboré un plan de transition pour l’utilisation de nouveaux réfrigérants sur une période de six ans, visant à remplacer progressivement les HFC utilisés dans les équipements. Ce processus de transition s’étendra jusqu’en 2047.

Illustration par Freepik

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