Le Kazakhstan envisage d’interdire les vêtements religieux dans les lieux publics
vêtements religieux

Face à une montée des débats autour des vêtements religieux, le Kazakhstan envisage d’interdire leur port dans les espaces publics. Cette décision s’inscrit dans un contexte de renforcement de la laïcité et de surveillance accrue des contenus en ligne.

Une mesure en réponse à des préoccupations de sécurité

Le gouvernement du Kazakhstan envisage d’interdire le port de vêtements religieux dans les lieux publics. Aida Balaeva, la ministre kazakhe de la Culture et de l’Information, a évoqué cette possibilité lors d’un point presse, soulignant que la mesure serait étudiée en collaboration avec la société civile. Elle a justifié cette démarche par des raisons de sécurité nationale, notamment la difficulté d’identification des individus dont le visage est couvert.

Le ministère a également rappelé qu’il surveille étroitement les contenus en ligne, en particulier sur les réseaux sociaux et les médias en ligne. Entre janvier et septembre 2023, 14.860 contenus faisant la promotion du terrorisme ou de l’extrémisme religieux ont été identifiés, bien que la nature exacte de ces contenus n’ait pas été précisée.

Un débat récurrent sur la laïcité et la liberté religieuse

Tout comme au Kirghizstan voisin, le débat autour des vêtements religieux revient souvent au Kazakhstan, en particulier concernant le port du voile par les élèves des écoles. Récemment, des débats ont émergé concernant le port du hijab entre les parents d’élèves et les administrations scolaires. Les autorités, invoquant la laïcité de l’État kazakh, insistent sur un uniforme scolaire unique. Les parents, quant à eux, estiment que le voile ne constitue pas un obstacle à l’éducation et dénoncent une violation du droit à l’éducation.

Le 4 octobre 2023, à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a rappelé que le principe de laïcité devait être strictement respecté dans tous les domaines, y compris l’éducation. Tout en garantissant la liberté de religion par la loi, il a suggéré qu’il serait préférable qu’un enfant fasse son choix religieux une fois adulte, avec une vision du monde bien formée.

Face à l’augmentation des plaintes des parents d’élèves voilées, l’Administration spirituelle des musulmans du Kazakhstan a déclaré que, selon la charia, le port du voile est un devoir pour les filles ayant atteint la puberté… tout comme l’est l’éducation.

Illustration par Joko Narimo sur Pixabay

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